Le président départemental du conseil national de la jeunesse du Cameroun pour la Bénoué a été entendu par les éléments de la Police Judiciaire du Nord
Oumarou Mocktar, le président départemental du conseil national de la jeunesse du Cameroun (cnjc) pour la Bénoué et président de la Jeunesse Arc-en-ciel, très connu à Garoua pour être un homme de Marafa Hamidou a certainement perdu le sommeil depuis l’arrestation de l’ancien MINTAD. En effet, depuis sa sortie audacieuse dans les colonnes du quotidien Le Messager dans lesquelles il avait dénoncé le rouleau compresseur de la machine au pourvoir qui «s’acharne sur les nordistes » depuis le déclenchement de l’Affaire Marafa, il fait l’objet d’une traque sans relâche des services spéciaux. Habitué des interrogatoires musclés des services spéciaux, le dimanche 19 août 2012, alors que la communauté musulmane camerounaise célébrait la fin du jeûne de ramadan, au lieu de recevoir des amis et de la famille comme c’est souvent en pareil circonstance, c’est plutôt 5 policiers en civils avec à leur tête un commissaire de la police judiciaire de Garoua qui lui ont rendu visite aux alentours de 14 Heures. Sans mandat de perquisition selon les déclarations de Oumarou Moctar, ceux-ci « ont fouillé de fond en comble toutes les pièces de mon domicile et ont exploité mon ordinateur de bureau, tout cela sans la moindre résistance de ma part bien que sachant qu’ils sont en parfaite illégalité » poursuit-il. Après cette fouille infructueuse où ils n’ont eu pour seul butin qu’un portrait de Marafa Hamidou Yaya dans le salon et le livre « Marafa Hamidou Yaya l’automne de la colère », les éléments de la police vont tout de même demander au jeune homme de les suivre au commissariat. Ils vont par la même occasion confisquer l’unité centrale de son ordinateur.
Sur les détails de son audition, Oumarou Moctar déclare « il m’a été demandé si en ma qualité de leader de jeunes dans la Bénoué et de ma popularité, je pouvais avoir une idée des personnes qui distribuent des tracts dans la Ville depuis l’arrestation de Marafa Hamidou Yaya. Comme réponse je leur ai fait savoir que non seulement je n’ai pas qualité de faire des enquêtes mais pire, si eux qui ont été formé et émargent chaque fin de mois pour la cause, n’arrivent pas à les dénicher ce n’est pas ma petite personne qui y arriverais. » Libéré aux alentours de 22h, Moctar Oumarou reste tout de même amère car selon lui « cette manière de procéder sans preuves ni enquêtes préalables devient récurrente et cela peut pousser les gens à bout surtout qu’à chaque fois ce sont les personnes ayant à tort ou à raison une supposée proximité avec Marafa qui sont visées. »
Cette interpellation qui n’est pas la première du genre suscite quelques questions chez certains observateurs. Que reproche t-on exactement au président départemental du conseil national de la jeunesse du Cameroun (cnjc) pour la Bénoué ? Est-ce son soutien inébranlable à l’ex Mintad aujourd’hui incarcéré dans les locaux du SED à Yaoundé et que beaucoup considèrent ici comme un « nouvel héros » ? Toujours est-il qu’à Garoua depuis la fameuse affaire des tracts réclamant la libération de Marafa Hamidou Yaya, les amis et proches ou toute personne suspectée d’être liée à ce dernier, subissent la pression de la police. Une situation que regrettent beaucoup d’élites nordistes, au premier rang desquels les cadres du RDPC dans le Septentrion, pour qui si rien n’est fait pour stopper l’hémorragie c’est « le divorce entre les populations du grand Nord et le régime » de Yaoundé qui sera définitivement consommé.
