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Affaire Olanguena : La Cour suprême confirme la sentence du TCS

La décision rendue le 04 avril réitère la condamnation à 20 ans de prison pour l'ancien ministre de la Santé…

La décision rendue le 04 avril réitère la condamnation à 20 ans de prison pour l’ancien ministre de la Santé publique

Urbain Olanguena Awono a épuisé, le 04 avril, les recours sur les affaires qui lui valent d’être incarcéré à la prison centrale de Kondengui. En effet, l’ancien ministre avait sollicité la Cour suprême pour casser la décision du Tribunal criminel spécial qui l’avait condamné à 20 ans de prison pour le détournement de la somme de 80 millions de francs Cfa, relative au marché de fourniture de moustiquaires imprégnées. Yap Abdou, le président du Tribunal criminel spécial, avait rendu cette décision en août 2013. La Cour suprême a confirmé cette sentence mardi.

La décision rendue  le 04 avril par la Cour suprême est la deuxième concernant l’ancien ministre de la Santé publique. En 2016, la haute instance avait diminué de moitié la peine prononcée par le Tcs sur la subvention du Minsanté aux associations, autre affaire pour laquelle il était poursuivi. Le Tcs avait alors condamné l’ancien ministre de la Santé à 20 ans de prison.

Après la sentence rendue par la Haute juridiction, Urbain Olanguena Awono a fait la déclaration suivante : « L’exigence morale de vérité devrait obliger le juge camerounais, désormais sans cœur ni empathie, a pris le parti de la soumission totale au pouvoir politique et commet par ses décisions sans fondement juridique des crimes contre des personnalités persécutées par le régime Biya et ce, paradoxalement, au nom du peuple. La décision de rejeter au fond mon pourvoi contre une lourde condamnation illégale et inique de vingt ans, prononcée contre moi par le Tribunal criminel spécial pour un acte de fraude, avoué et entièrement assumé par son auteur en fuite, signe un niveau ahurissant de déni de vérité et de parodie de justice atteint par Cour suprême. Cette trajectoire de forfaitures en série n’honore pas la justice camerounaise dont la Haute juridiction qui doit incarner le pouvoir judiciaire ne semble plus en être digne en sa fameuse section spéciale. Il est évident que cette situation aussi choquante que honteuse est porteuse de danger pour notre vivre ensemble et donc notre avenir ».

Suite à cette condamnation, le Comité de libération des prisonniers politiques a aussitôt exigé la libération immédiate de celui qu’il présente comme un prisonnier politique, dénonçant en même-temps un acharnement politique. Ledit comité croit savoir que les ennuis de Urbain Olanguena Awono viennent de notes de services secrets camerounais faisant du condamné, un membre du G11, nom donné au groupe de jeunes hauts commis de l’Etat soupçonné d’avoir prôné l’alternance au pouvoir en 2011.

Urbain Olanguena, ancien ministre de la Santé publique, est enfermé à la prison centrale de Kondengui depuis mars 2008.