Après la levée des mesures de surveillance judiciaire, Rodrigue Ntongue, Felix Ebole Bola et Baba Wame sont retournés chez le juge d’instruction mardi
Les journalistes Rodrigue Ntongué (quotidien Le Messager), Felix Ebole Bola (quotidien Mutations) et Baba Wamé, enseignant à l’université de Yaoundé II, ont été convoqués et reçus chez le juge d’instruction du tribunal militaire de Yaoundé mardi, moins de deux mois après la levée des mesures de surveillance judiciaire auxquelles ils étaient astreints depuis leur inculpation.
Les deux journalistes et l’enseignant avaient été notifiés de l’ouverture d’une information judiciaire contre eux le 28 octobre 2013, pour «non dénonciation» dans l’affaire qu’on liait à cette époque à Me Abdoulaye Harissou, notaire soupçonné de vouloir «déstabiliser les frontières du Cameroun et les institutions camerounaises».
Le dossier concernant les journalistes dans cette affaire a connu des évolutions. Le juge d’instruction qui a ordonné la levée des mesures de surveillance judiciaire, le chef d’escadron Aline Ondoua, a été affectée dans le Sud, en tant que commissaire du gouvernement près le tribunal militaire d’Ebolowa. Le dossier est actuellement suivi par le juge d’instruction Bernard Tsuite, qui a indiqué à chacun des trois «prévenus» qu’il lui est reproché d’ «avoir à Yaoundé et dans plusieurs autres régions du Cameroun, depuis l’année 2013, en temps de paix n’avoir pas averti les autorités militaires, administratives ou judiciaires dès le moment où il en a connaissance, de toute activité de nature à nuire à la défense nationale, notamment le fait de détenir les photos des rebelles et autres documents compromettants reçus d’Aboubakar Sidiki pour les faire publier dans le but de nuire. Faits réprimés par les articles 74 et 107 du Code pénal, d’après les précisions d’un avocat de l’un des journalistes, publiées dans le quotidien Mutations mercredi.
L’homme politique Aboubakar Sidiki, Président du Mouvement Patriotique du Salut Camerounais (MPSC), a été arrêté à Douala le 09 août 2014 et inculpé le 21 octobre de la même année avec Me Abdoulaye Harissou, notaire à la première charge de Maroua, pour divers chefs d’accusation dont: «outrage au président de la République du Cameroun», «hostilité contre la patrie et révolution», «complicité d’assassinat», «port et détention illégale d’armes».

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