L’African National Congres a définitivement exclu le leader des jeunes, courant le risque de créer une division avec une partie de sa section jeune
Dans la soirée du 24 avril 2012, le parti au pouvoir a exclu le président de la Ligue de jeunesse de l’ANC au terme d’une procédure disciplinaire qui avait débuté en août 2011. L’ANC reproche à Malema d’avoir divisé le parti et avait décidé en novembre de son exclusion pendant cinq ans. Julius Malema avait fait appel, mais celui-ci a été rejeté par le parti. Pendant longtemps un fidèle allié de Jabob Zuma, le jeune leader est devenu le fervent adversaire du président sud-africain. L’affaire avait pris les allures d’un test de l’autorité de M. Zuma, 70 ans, qui doit remettre son mandat en jeu lors du prochain congrès du parti, en décembre 2012. Après avoir longtemps juré le contraire, Julius Malema a indiqué qu’il irait en justice s’il était expulsé. Fidèle allié de Jacob Zuma lorsque celui-ci a pris la tête de l’ANC fin 2007 – ce qui lui a permis de devenir le président du pays en 2009- « Juju » en est devenu le plus farouche adversaire. Au nom des 40% de Sud-Africains qui vivent sous le seuil officiel de pauvreté (40 euros par mois), il réclame sans relâche la nationalisation sans compensation des mines et des banques, de même que la saisie des terres agricoles appartenant aux blancs. Ces revendications radicales, contraires à la ligne du parti, mettent l’ANC en porte-à-faux après bientôt dix-huit ans de pouvoir, tandis que ses attaques répétées contre les blancs -9% de la population sud-africaine- égratignent l’idéal multiracial prôné par le parti.
Le désormais ex président de la Ligue de jeunesse du Congrès national africain (ANC), qui vient d’être exclu, a toujours dénoncé une chasse aux sorcières. Il prédit par ailleurs la fin de l’ANC au pouvoir depuis les premières élections démocratiques d’Afrique du Sud en 1994. « Si l’ANC utilise son pouvoir pour régler les différends politiques, personnels et supprimer le débat idéologique, le mouvement va se désintégrer », affirmait-il, estimant que le conseil de discipline n’était pas le bon lieu pour vider des querelles personnelles. « Certains pensent à l’ANC qu’en se débarrassant de certains leaders de la ligue de jeunesse, ils vont ruiner ses batailles politiques et idéologiques, notamment sur la nationalisation des mines et l’expropriation foncière sans compensation », expliquait-il. « Seuls ceux qui ne veulent pas voir peuvent croire que cette affaire est une pure question de discipline et ne sert pas à marquer des points politiquement et étouffer le débat », déclarait-il. On ignore encore les conséquences de cette exclusion. Mais dans l’immédiat la majorité de l’ANC n’étant pas menacée, Jacob Zuma devrait rester président du pays après les élections de 2014 s’il réussit à garder la tête du mouvement.