Le Chef de l’Etat a reçu en audience ce mercredi 16 juin 2010, l’ancien ministre français, Jacques Toubon, Secrétaire général du Cinquantenaire des indépendances africaines
Toubon reçu à Etoudi
Pour Jacques Toubon, sa visite s’inscrit dans le cadre de l’organisation par la France d’un certain nombre d’initiatives autour du Cinquantenaire des indépendances de 14 pays d’Afrique, dont le Cameroun. De manière générale, je dirais que le Président et moi-même, nous nous félicitons de ce que cette année des Cinquantenaires soit un moment de revitalisation de la relation spécifique entre l’Afrique subsaharienne et la France. Un exemple de cette revitalisation de la relation France-Afrique a été donné lors du récent sommet de Nice au cours duquel ont été évoquées des questions telles que le développement, la sécurité, la place de l’Afrique dans la gouvernance mondiale, a déclaré l’ancien ministre français à la sortie d’un entretien d’une heure avec le Président camerounais. Concernant les initiatives devant maquer la célébration du Cinquantenaire des indépendances africaines en France, M. Toubon a annoncé la tenue à Paris, le 13 juillet 2010, d’une réunion entre le président Nicolas Sarkozy et les présidents africains concernés par le cinquantenaire.
Rénover les relations France Afrique
Nommé par Nicolas Sarkozy « Secrétaire général du Cinquantenaire des indépendances africaines », Jacques Toubon a donc lancé le coup d’envoi des festivités au début du mois d’avril, lors d’une conférence de presse organisée au CAPE (Centre d’accueil de la presse étrangère) à Paris. L’ancien ministre de la justice avait alors annoncé que l’objectif de sa nomination était d’assumer, expliciter et rénover la relation entre la France et l’Afrique. Un message que Jacques Toubon a rappelé ce mercredi à Yaoundé. La France n’a plus d’exclusivité en Afrique et au Cameroun en particulier, a rappelé Monsieur Toubon. Mais, il y a un lien très fort, un lien politique, économique et diplomatique qui permet à la France de soutenir l’Afrique et le Cameroun en particulier dans ce qui est son ambition dans les années à venir, c’est-à-dire un développement durable, renouvelable, une agriculture vivrière plus puissante, la formation professionnelle des jeunes a-t-il ajouté. L’occasion pour lui de revenir sur la conférence Africa 21 organisé au mois de mai dernier à Yaoundé. Elle a permis de montrer comment l’Afrique peut mettre en commun ses atouts pour se développer. Contrairement à la vieille et ancienne considération selon laquelle l’Afrique est mal partie. Aujourd’hui, la plupart des observateurs disent exactement l’inverse. L’Afrique est en train de partir et elle va être dans les 50 années qui viennent, le Continent de l’avenir a-t-il déclaré.

Un lapsus pas oublié
C’est un Jacques Toubon affaibli qui débute sa tournée africaine des Etats du cinquantenaire des indépendances. Dès l’annonce de cette organisation, des interrogations ont été exprimées par de nombreux observateurs et hommes de média en France comme en Afrique, sur l’opportunité d’une telle initiative. L’ancien garde des Sceaux, que l’on disait en mal de budget dans son tout nouveau secrétariat avait tenu d’emblée à donner des chiffres: 250 projets sont en gestation pour une enveloppe globale de 16,3 millions d’euros, gérés par les différentes administrations qui participent aux événements. On ne va pas demander de l’argent aux pays africains, c’est le contraire, a-t-il tenu à préciser, évoquant le soutien de Paris à un certain nombre d’initiatives en Afrique, par le biais de la coopération française. Un lapsus que n’ont pas raté les médias présents à la conférence. Très remarqué aussi, le fait que parlant de l’organisation de la célébration des indépendances africaines en France, Monsieur Toubon se trouvait seul face aux nombreux ambassadeurs des pays concernés.
De grosses polémiques en perspective
Le point d’orque des festivités est fixé au 14 Juillet prochain lors du défilé sur les Champs-Elysées avec des contingents issus des anciennes colonies françaises. La France libre célèbre cette année son 70ème anniversaire et rappelle les sacrifices des soldats africains, a rappelé monsieur Toubon. Les premiers couacs se sont fait ressentir. D’abord la Guinée Conakry où des militaires qui pourraient défiler aux Champs Elysées sont accusés par la communauté internationale d’avoir tué plus de 150 civils et violé des dizaines de femmes en septembre dernier. Le Secrétaire général a rappelle à ce sujet, que la Guinée avait obtenu son indépendance en 1958 et qu’elle ne figure donc pas sur la liste des invités de ce cinquantenaire. Deuxième cas critique, celui de la Côte d’Ivoire. Le petit froid politique est perceptible depuis peu entre Gbagbo et la France. La Côte d’Ivoire entend célébrer le cinquantenaire seule, dans le cadre de sa politique nationale de refondation. Nous en prenons acte, avait rappelé Jacques Toubon précisant toutefois qu’une invitation avait bien été envoyée au président Laurent Gbagbo et à ses troupes. Mais on verra surement les troupes nigériennes défiler sur les champs Elysées. Pour rappel, le pouvoir est détenu aujourd’hui au Niger par une armée putschiste. Ils ont promis d’organiser les élections très bientôt, annonce -t-on côté français.
