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Afrique Media ne compte pas suspendre ses programmes pour un mois, comme l’exige le CNC

Suspendue de diffusion par le régulateur camerounais des médias, la chaine de télévision dite "panafricaine" parle de "rumeur", de "complot",…

Suspendue de diffusion par le régulateur camerounais des médias, la chaine de télévision dite « panafricaine » parle de « rumeur », de « complot », car la décision ne lui aurait jamais été notifiée

La chaîne de télévision à capitaux privés Afrique Media a été suspendue pour une durée d’un mois par le Conseil national de la communication (CNC). Il lui est reproché des faits d’«accusations non justifiées, de nature à porter atteinte à l’image et à l’honneur de personnalités, d’institutions et de pays étrangers»], indique un communiqué signé le jeudi 04 juin 2015, par le vice-président du régulateur camerounais des médias, Peter Essoka.

Dans le même ordre, le CNC suspend deux présentateurs de cette {i « chaîne panafricaine »
pour une période de six mois. Il s’agit de Magne Tadda Juliana et Mohamed Bachir Ladan, respectivement présentateurs des émissions «Le mérite africain» et «Le débat panafricain». Dans le communiqué, il est mentionné que des panélistes de leurs programmes ont eu à tenir «des propos non justifiés indexant des personnalités, des institutions et des pays étrangers».

Dimanche, 07 juin, en début d’après-midi, la chaîne de télévision a mis à contribution ses journalistes et « consultants » pour analyser la décision du Conseil national de la Communication. Albert Patrick Eya,a, qui a été présenté comme directeur de l’Information à Afrique media, a indiqué qu’il s’agit d’un « non événement », d’une « rumeur », car la décision du CNC ne leur ayant « jamais été notifiée. » Ce dernier a parlé d’un « complot » du régulateur des médias contre le « panafricanisme ». Pour Albert Patrick Eya’a, le fait que cette suspension a été évoquée par des médias sans notification de la chaine, releve de la technique du « ballon d’essai » du CNC pour voir la réaction de l’opinion.

Des « consultants » de la chaîne, à l’instar de François Bikoro et Jean de Dieu Ayissi (par ailleurs chef de chaîne de la Radio Tiemeni Siantou), ont abondé dans le sens du « directeur de l’Information » d’Afrique média, en accusant des forces « exogènes » au Cameroun de faire pression pour « faire taire » la chaîne de télévision. Le nom de la France a été cité plus d’une fois.

On voit déjà la pirouette que compte utiliser Afrique Media si la décision venait à lui être notifiée. Au cours de la volée de bois vert jetée dimanche sur le CNC, un panéliste a laissé entendre qu’il ne voit pas comment le régulateur camerounais des médias pourrait imposer ses sanctions à Afrique Media, « télévision de droit équato-guinéen ». En attendant le « combat », la chaîne a dit qu’elle poursuit ses programmes normalement, sans interruption.


Autres médias et journaux suspendus
D’autres médias et journaux sont également concernés par le communiqué du CNC. Notamment, la station privée Royal FM, une chaîne de radio basée à Yaoundé, suspendue pendant un mois pour «diffusion d’informations sans preuves concrètes». Informations selon lesquelles le conseiller technique du cabinet civil de la présidence, Oswald Baboke, aurait détourné une somme de 15 millions.

Le présentateur de l’émission «Town Cryer», diffusé sur la chaine de télévision «LTM» le 17 mars 2015, accusé d’avoir proféré, relativement à la guerre qui oppose le Cameroun à la secte islamiste Boko Haram, «une accusation non justifiée et susceptible de porter atteinte à l’honneur et à la dignité d’un pays étranger», a été suspendu pour une durée de trois mois, ainsi que son émission.

Six mois de suspension. C’est la décision du CNC prise contre Le journal Le Renard, et son directeur de publication, accusé de diffamation. Le Renard, trainé devant le Conseil national de la communication par Afriland First Bank avait titré à sa une: Enquête: Comment les rats d’Afriland First Bank nous piquent notre blé».

Les journaux en anglais, Vangaurd basé à Bamenda et Cameroon Herald ayant son siège à Yaoundé sont également suspendus avec leurs directeurs de publication pour une période de six mois pour publication d’informations «non-fondées».

Consulter le communiqué du CNC du 04 juin 2015
Lire en intégralité la décision du CNC portant suspension temporaire d’Afrique Media.

Mohamed Bachir Ladan, l’un des présentateurs sanctionnés par le CNC
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