Afrique: Une salmonellose mortelle due au Sida

Selon une récente étude, le virus aurait permis le développement d'une nouvelle forme mortelle de salmonellose en Afrique subsaharienne Ce…

Selon une récente étude, le virus aurait permis le développement d’une nouvelle forme mortelle de salmonellose en Afrique subsaharienne

Ce sont les chercheurs de l’Institut Trust Sanger en Grande-Bretagne qui ont mis le doigt sur le mal. En séquençant le génome de cette salmonelle, ils ont établi une parenté avec la salmonelle à l’origine de la typhoïde. Ils ont également découvert qu’elle avait évolué en deux vagues, l’une apparue il y 52 ans dans le sud-est de l’Afrique et l’autre il y 35 ans dans le bassin du Congo. Pour eux, cette nouvelle forme mortelle de salmonellose s’est développée en Afrique subsaharienne, favorisée par l’épidémie de sida qui affaiblit le système immunitaire. L’épidémie de sida passe pour avoir débuté dans le centre de l’Afrique avant de se développer vers l’est, de manière largement similaire à celle observée pour la deuxième vague de salmonellose invasive, relève le Dr Robert Kingsley, l’un des co-auteurs de l’étude parue dimanche 30 septembre 2012, dans Nature Genetics. En étudiant cette deuxième vague, les chercheurs ont trouvé un gène qui rend la maladie résistante au chloramphenicol, un antibiotique de première ligne contre la salmonellose, alors que ce gène n’était pas présent dans la salmonellose de la première vague. L’épidémie actuelle aurait, selon les chercheurs, été favorisée par une augmentation du nombre de personnes immuno-déprimées dans la population. Car, en Afrique subsaharienne, où cohabitent malnutrition, paludisme et Sida, est apparue une forme rapidement invasive de la salmonellose non typhique, liée à la contamination de l’eau et des aliments par les selles, qui aboutit au décès de 22 à 45% des personnes infectées.

C’est la première fois que le séquençage du génome a permis de suivre l’extension d’une épidémie de salmonellose, a souligné le Pr Gordon Dougan, un autre co-auteur de l’étude. Les salmonelloses incluent la fièvre typhoïde, devenue rare dans les pays industrialisés mais qui fait encore 600.000 morts dans les pays en développement, et les salmonelloses non typhiques qui se traduisent principalement par des diarrhées aiguës. L’Afrique subsaharienne est toujours la région du monde la plus durement touchée par la pandémie : 68% des 34 millions de personnes vivant avec le VIH/SIDA. Cette zone ne représente que 12 % de la population mondiale mais 70% des nouvelles infections y sont déclarées. En dépit d’une amélioration notable de la situation ces dernières années, l’Afrique subsaharienne reste en danger. La République démocratique du Congo (RDC) est l’un des pays où la baisse de la pandémie est la moins palpable dans cette zone et qui paradoxalement reçoit moins d’aide internationale parce que son taux de prévalence est relativement bas.


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