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Akonolinga : les Sso veulent sauver leurs écoles

Une mission de l’élite de cette communauté du département du Nyong-et-Mfoumou a distribué du matériel didactique à 19 écoles primaires,…

Une mission de l’élite de cette communauté du département du Nyong-et-Mfoumou a distribué du matériel didactique à 19 écoles primaires, le samedi 28 novembre.

Les confins de la région du Centre, aux frontières des régions de l’Est et du Sud ; la communauté Sso s’étend sur des dizaines de kilomètres carrés. La densité de la population y est faible, les routes en terre rendues difficilement praticables par le manque d’entretien, mais également par la rareté des véhicules qui y circulent. Les infrastructures socioéconomiques sont quasi inexistantes, à l’instar des écoles.

A Mvanesso, une classe – sur un bâtiment qui en compte trois – est fonctionnelle dans cette école primaire. Ici, le directeur de l’école tient plus de 70 élèves avec un maitre-parent d’élèves. « Deux maitres ont été affectés ici par le gouvernement. Ils ne sont jamais venus », confie un habitant.

A Yanda-Sso, non loin de là, c’est la même situation : un directeur, un maitre-parent d’élèves, pour 75 élèves. « Nous avions 125 élèves au départ. Les autres sont partis dans des écoles du Sud, à 10 km plus loin », révèle Guy de Georgy Evina Zambo le directeur cette école. Il estime le besoin de son école à quatre enseignants.

A l’école publique de Nkolebotan, deux classes fonctionnent tant bien que mal. Tout le contraire du CES à l’abandon derrière.  « Les enfants s’asseyent à même le sol parce qu’il n’y a pas de tables-bancs », se plaint le directeur de l’école publique de Leh II.

Le manque d’enseignant trouve – en partie – son origine dans l’enclavement de la zone. Les enseignants qui y sont affectés ne reviennent plus après seulement quelques jours passés dans les villages. Les directeurs prennent par ailleurs le cas des maitresses d’expression anglaise affectées, mais qui ne s’exprime que dans cette langue. La barrière linguistique devient dès lors un problème.

« Aidez-nous beaucoup plus pour les enseignants. Les parents ne veulent pas payer les frais d’Apee », adresse un maitre. Les frais d’Apee (Association des parents d’élèves et d’enseignants) permettent de payer les maîtres-parents d’élèves.

« L’un des problèmes, c’est la sédentarisation des enseignants », reconnait le professeur Alain Franklin Ondoua, qui conduisait une délégation de l’élite Sso. Il préconise de privilégier le recrutement des enseignants, maitre-parent d’élèves, au sein des communautés pour pallier le manque de maitres envoyés par le ministère de l’Education de base. Ceux-ci sont payés dans le budget constitué par le payement des frais d’ Apee.

En attendant des mettre en œuvre des solutions pérennes,  l’élite conduite par le professeur Alain Franklin Ondoua, par ailleurs doyen de la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Université de Yaoundé, a remis du matériel didactique à 19 écoles publiques de la contrée. Il s’agit principalement de boites de craie, de cartes géographiques du Cameroun, de rapporteurs, règles, compas, d’ardoisine, ou encore de stylo.