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Alain Boutchang : Camtex Lab est une nouvelle façon d’accompagner les entreprises en difficultés à se relever

Le chef de projet de Camtex Lab explique comment l’on peut, à travers des techniques innovantes, faire émerger l’industrie du…

Le chef de projet de Camtex Lab explique comment l’on peut, à travers des techniques innovantes, faire émerger l’industrie du textile au Cameroun.

 Que doit-on comprendre à travers Camtex Lab ?
Cameroun textile laboratoire (Camtex Lab) est un incubateur/accélérateur textile. Il s’agit d’une initiative du gouvernement camerounais et de la coopération allemande au développement. C’est un projet qui est financé par la Giz, qui propose une nouvelle façon de faire, voire de repenser l’industrie du textile et de la confection. Nous allons essayer de redonner un espoir nouveau aux entreprises du secteur en grande difficulté d’une part, et d’autre part aux jeunes startuppers des opportunités pour s’investir davantage dans cette filière de transformation du coton, du textile et de la confection.
C’est un incubateur-accélérateur classique comme on en trouve aujourd’hui partout dans le monde. Camtex Lab est par ailleurs un incubateur spécialisé, avec pour mission de réduire les manquements que nous avons dans le domaine du coton textile confection comme dans plusieurs autres domaines d’ailleurs. Donc, s’il faut importer demain de la main d’œuvre qualifiée, des procédés innovants actuels eu égard du diagnostic qui a relevé la vétusté des machines de l’essentiel des industries qui existent. Il y a une nécessité d’innovation pour pouvoir espérer être compétitif. Donc, il faut déjà intégrer ce facteur d’innovation dans les processus de fabrication et de production.
Dans un environnement du textile assez difficile, y a-t-il lieu d’espérer des lendemains meilleurs? 
Il faut noter que les impacts socio-économiques que nous percevons des études que nous avons menées, montrent qu’assez rapidement, en multipliant ce type d’initiative, l’industrie du coton textile, et notamment localisé dans la partie septentrionale du Cameroun, pourrait très rapidement couvrir l’essentiel des besoins d’emplois de toute cette grande Région. Cela est faisable si on s’aligne sur les objectifs gouvernementaux de transformation locale de la fibre de coton produite par la Sodecoton. Soit 180 tonnes environ à l’horizon 2030. Le modèle économique hybride CamTex/Microspin que nous proposerons nécessite un investissement d’environ un milliard pour une centaine d’emplois directs. En cas de succès du modèle pilote de CamTex Lab/Microspin, nous anticipons de pouvoir dupliquer ce modèle.
En le dupliquant par mille par exemple, ce serait à peu près mille milliards d’investissement, car aujourd’hui nous recherchons juste un milliard pour mettre en place l’unité de micro-filatures que nous avons conçue. Les perspectives d’emplois directs passeraient ainsi d’une centaine à une centaine de mille. Nous insistons sur ces projections pour faire voir le potentiel que porte par exemple ce micro-projet mais qui, dès qu’on aura démontré sa soutenabilité, pourra entrainer une duplication qui permettrait d’accroître significativement la richesse produite au Cameroun.
Vous semblez être très optimiste…
L’industrie textile aujourd’hui au Cameroun souffre. Il y a eu plusieurs diagnostics sans concession. Maintenant, la question c’est mourir ou essayer des techniques innovantes pour se relever? Si on se fie aux objectifs du gouvernement, c’est de se relever et Camtex Lab est donc une nouvelle façon d’accompagner les entrepreneurs à se relever.

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