Dans une correspondance adressée au ministre camerounais des Relations extérieures le 08 juillet, Nicolas Nzoyoum assure n’avoir pas perçu personnellement des fonds du PDG du groupe l’Anecdote mais juste qu’il a bénéficié de son “intervention” auprès du ministre des Finances pour le compte de l’ambassade. Détails
Devant le tollé général qu’a provoqué la divulgation, en début de semaine, d’un échange téléphonique entre le président-directeur général du Groupe l’Anecdote, Jean Pierre Amougou Belinga, et l’ambassadeur du Cameroun en République centrafricaine, Nicolas Nzoyoum – où le premier réprimande, menace et insulte le second du début à la fin de la conversation sur fond d’affaires de plusieurs centaines de millions de F CFA -, le diplomate camerounais a tenu à s’expliquer à sa hiérarchie.
“S’agissant du domaine financier, le seul appui que le PDG du Groupe l’Anecdote a apporté à l’ambassadeur, c’est son intervention au cours de l’année dernière auprès du ministère des Finances au Cameroun en vue du renflouement du compte de la perception pour un montant de moins de 100 millions, en dessous même de ma sollicitation par lettre n°101/L/AC/RCA/CAB/SP du 17 juin 2019”, écrit l’ambassadeur dans la lettre envoyée au ministre des Relations extérieures le 08 juillet, “en soirée”, comme JournalduCameroun.com l’a vérifié auprès de la représentation diplomatique du Cameroun en Centrafrique.
Dans l’audio qui a circulé sur les réseaux sociaux en début de semaine, Jean Pierre Amougou Belinga accuse l’ambassadeur d’être “ingrat”, “pauvre type” comme tous les “hommes de l’Ouest” après avoir reçu des millions du ministère des Finances “sans correspondance” par son intervention.
A l’origine de cette querelle, l’absence de Nicolas Nzoyoum à l’inauguration de “Vision” en Centrafrique.
L’échange téléphonique a bien eu lieu, confirme l’ambassadeur; précisant que c’était “le dimanche 05 juillet 2020 aux environs de 20h”.
La présentation de Jean Pierre Amougou Belinga à Nicolas Nzoyoum a eu lieu, “il y a 3 ans”, par l’entremise de Joël Kouemo, conseiller du Premier ministre centrafricain en matière d’investissements. Par la suite, le diplomate assure avoir “introduit” le promoteur de la télévision Vision 4 auprès des “plus hautes autorités centrafricaines” pour le développement de ses affaires et qu’il recevait par ailleurs régulièrement la délégation du Groupe de l’Anecdote à la Résidence du Cameroun à Bangui. Cependant, il dit avoir pris de la distance, “il y a un peu plus d’un an”, lorsqu’il a appris que M. Amougou Belinga le traitait de “pauvre Bamiléké qui court derrière moi pour l’argent”.
L’ambassadeur révèle aussi que Joël Kouemo – cité dans l’audio comme un manipulateur de l’ambassadeur – avait été nommé président du conseil d’administration de Vision 4 en RCA avant d’en être limogé.
Les affaires d’Amougou Belinga dans ce pays sont toutefois allées dans le bons sens puisqu’il a eu le marché de la rénovation de la télévision centrafricaine (TVCA).
Nicolas Nzoyoum explique au Minrex – Lejeune Mbella Mbella – qu’il n’a pas été présent à l’inauguration de TVCA rénovée (pas “Vision” comme indiqué dans l’audio), car n’ayant “reçu ni de billet d’invitation ni du gouvernement centrafricain, ni de Vision 4 RCA, ni même un simple appel téléphonique de Monsieur Amougou qui se trouvait pourtant dans la ville un jour avant l’événement.”
“L’intéressé estimait sans doute que c’était à l’ambassadeur du Cameroun de courir après lui”, s’indigne Nicolas Nzoyoum.
Pour le diplomate, il ne s’agit pas d’une “raison pour dénigrer et insulter l’ambassadeur du Cameroun”.