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Aminatou Ahidjo affirme avoir retrouvé « un père » en Paul Biya

La fille cadette de feu Ahmadou Ahidjo, premier président de la République du Cameroun, s'est confiée à la presse publique…

La fille cadette de feu Ahmadou Ahidjo, premier président de la République du Cameroun, s’est confiée à la presse publique lundi, après son installation en qualité de PCA du Palais des congrès

Aminatou Ahidjo (50 ans), fille cadette de feu Ahmadou Ahidjo (président de la République du Cameroun de 1960 à 1982) et de Germaine Ahidjo, a été nommée à la présidence du Conseil d’administration du Palais des congrès de Yaoundé (un lieu public qui sert essentiellement à la location de salles et d’espaces) le 29 juin dernier. Lundi, 04 juillet 2016, elle a été installée dans ses fonctions par le ministre des Arts et de la Culture, Narcisse Mouelle Kombi, près de trois ans après son adhésion au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti au pouvoir. La Radio publique nationale du Cameroun (CRTV) a diffusé mardi en matinée une interview par elle accordée dans le cadre de cet événement. L’intégralité de cet entretien qui abordé diverses questions que des Camerounais se posent.

Mme Aminatou Ahidjo, comment vous sentez-vous après votre installation en tant que présidente du Conseil d’administration du Palais des congrès de Yaoundé?
Je suis très émue.

Et pourquoi l’émotion?
L’émotion, vous comprendrez aisément: ce lieu a été inauguré par Son Excellence Ahmadou Ahidjo, mon père, le 12 mai 1982, j’y reviens. J’ai été nommé par Son Excellence M. le président Paul Biya donc l’émotion toute y est.

Le Palais des Congrès effectue en ce moment une modernisation à la fois infrastructurelle et managériale: la nouvelle PCA que vous êtes en a t-elle pris la pleine mesure déjà?
Dès que la nomination est sortie, j’ai pris la pleine mesure. Je sais que la tâche qui m’attend est grande et lourde mais servir son pays est tellement exaltant que je ne vois pas ce qui pourrait me rendre anxieuse. Je vais accomplir ma mission avec énergie, avec courage, avec détermination et avec beaucoup d’humilité. Je crois que j’arriverai.

Maintenant que vous êtes PCA, que pouvez-vous dire aux Camerounais relativement à l’importance de cette grande salle de conférences, qu’est-ce que ça représente pour les Camerounais?
Le Palais des congrès, pour un pays qui va vers l’émergence, va devenir le palais de la culture. Tout converge vers le Palais des congrès; ça doit être la vitrine du Cameroun comme tous les autres palais des congrès dans les autres pays. On doit venir vers ce palais, il doit faire vivre des événements, être un haut lieu de l’événementiel. C’est un grand chantier et les Camerounais ont trouvé en ça un projet prometteur.

Mme Ahidjo, vous êtes militante du RDPC.
Tout à fait!

…depuis le 06 septembre 2013. Le poste de PCA du Palais des congrès est-il la juste récompense que vous attendiez pour votre engagement dans le parti de M. Paul Biya?
Je vais vous dire quelque chose de très simple: lorsque j’ai tendu la main à Son Excellence M. Paul Biya, il m’a fait confiance, il a accepté ma main tendue; il m’a fait confiance pour battre campagne pour les élections législatives et municipales de 2013. Cette confiance n’a jamais été démentie. C’est une haute marque de confiance qu’il fait en me nommant aujourd’hui présidente du Conseil d’administration. Je ne pourrais pas vous dire grand chose sauf une chose que je peux dire à travers vos micros: c’est « merci mille fois M. le président ». C’est tellement beau ce que le président a fait, je n’ai pas de curseur.

Donc, vous ne rêvez pas de mieux? PCA ça vous suffit!
Je sers mon pays.

De 2013 à 2016, l’attente d’un décret présidentiel n’a-t-elle pas été longue pour vous?
Non, pas l’attente d’un décret, on n’attend pas un décret.

Vous avez été surprise par cette nomination?
Oui, tout à fait. On n’attend pas un décret, on se laisse surprendre, on fait confiance.

Même si on est consultée avant?
Je n’ai pas été consultée, mais on fait confiance au chef et chaque chose vient en son temps. C’est lui qui sait à quel moment il vous appelle, s’il vous appelle.

Vous vous êtes présentée comme une spécialiste de la communication politique. Votre arrivée au RDPC participe-t-elle du jeu politique qui entre dans la communication politique? ou alors de la conviction militante? Croyez-vous aux idéaux du RDPC?
Vraiment de la conviction militante. Croyez-vous que j’aurais pu battre campagne pour les élections législatives et municipales en 2013 si je n’étais pas convaincue de mon engagement en politique avec le RDPC? Vous le pensez?

En communication politique, il y a le jeu et l’enjeu.
Je ne suis pas du tout dans cette sphère. Je crois que quand on fait les choses sincèrement, quand on les fait sans calcul, on a le meilleur résultat.

Sauf que depuis les dernières élections, on ne vous a plus vu sur le terrain, pour battre campagne. Où êtes-vous passée, Mme la militante?
Je savais qu’après cette campagne, qui avait été très médiatisée, il fallait que je prenne du recul. J’avais retrouvé mon pays, être surexposée n’est pas ma nature.

C’est le spécialiste de la communication qui parle?
Non, c’est la militante. J’ai suivi tout ce qui se passait, j’étais là mais je n’étais peut être pas devant les caméras. La campagne c’était un temps, elle s’est arrêtée, les choses reprennent.

Quelles sont vos relations avec le président de la République? Ce sont des relations de militante à président national ou alors des relations d’une fille à son père?
D’une fille à son père, vraiment d’une fille à son père.

Pourquoi vous insistez là-dessus? Vous le voyez?
Je l’ai dit quand j’ai commencé la campagne que tout me ramenait à cet homme. J’étais enfant, j’ai retrouvé un père.

Et qu’est-ce qui nourrit cette relation paternelle? Le père vous fait des signes pour vous montrer son amour?
Le père est toujours là. Quand on tend la main après beaucoup d’années d’absence et que le chef de l’Etat a accepté que je rentre au Cameroun, dès qu’il a accepté, l’enfant avait retrouvé le père, l’enfant n’est pas obligé de voir le père tous les jours mais on sait que le père est là, on sait que le père veille. Peut être que s’il n’avais pas veillé je ne serais peut être pas là aujourd’hui devant vous.

Et votre engagement dans le RDPC, il est sans risques, vous pouvez le dire?
Où sont les risques?

Dans votre entourage par exemple?
Je vais vous dire une chose: je crois qu’il ne faut accepter aucune servitude, je crois qu’on n’est esclave de rien, ni de personne; ni de la mémoire, ni de l’histoire. ma liberté elle est d’abord intellectuelle et elle m’oblige à construire ma responsabilité. C’est vrai, oui, je suis porteuse d’un patrimoine, fait de choses difficiles et de choses lumineuses. Mais je trace ma route.

Est-ce qu’il est difficile pour vous de porter le nom qui est le votre, Ahidjo?
Non.

Il vous ouvre plutôt des portes alors?
Ce patrimoine est fait de choses difficiles comme tout parcours; et de choses lumineuses. Les choses lumineuses l’emportent sur les choses difficiles et la preuve est-il que je suis aujourd’hui devant vous.

Mme la PCA, à peine installée, vous êtes déjà appelée à présider jeudi prochain, 07 juillet 2016, la 27ème session du Conseil d’administration consacrée à l’examen des comptes. N’est-il pas trop tôt pour vous, même pas le temps pour vous de découvrir les dossiers?
(Rires) Je vais faire ce qu’il faut avant cette date, pas de souci.

Vous avez déjà travaillé avec vos collaborateurs et le directeur général à ce sujet?
Tout à fait!

Un petit mot à l’endroit des militantes et des militants qui ont animé, ils vous ont applaudi pendant toute la cérémonie. Qu’est-ce que vous dites à vos camarades militants?
Merci d’avoir été là. Je leur demande de faire comme moi. Le président de la République et président national (du RDPC, ndlr) nous a toujours demandé d’oser. A tous ces jeunes, à tous ceux qui désespérent des fois, à tous ceux qui baissent les bras, il faut oser, il faut innover. Le président de la République et président national ne nous demande pas de faire des miracles, il nous demande de faire ce qu’on peut faire, ce qu’on sait faire et de le faire bien; et de temps en temps de le surprendre. I ne nous en tiendra pas rigueur

Un dernier mot à l’endroit du personnel du Palais des congrès, qui vous accueille et qui vous découvre en même temps.
J’espère que tout se passera bien. J’espère qu’ils verront en moi les qualités humaines et puis les qualités managériales. J’espère que tout se passera bien.

Le ministre des Arts et de la Culture, dans son discours, a qualifié votre nomination et votre installation comme un appel du destin. Comment avez-vous compris cette phrase? Elle vous donne des idées?
Il m’a fait des clins d’oeil ces derniers temps, le destin; il m’en avait fait aussi avant. Destin particulier, trajectoire particulière et comme je suis croyante, ce destin là, je comprends pourquoi il l’a dit.

Aminatou Ahidjo
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