Avec 45 années passées dans la musique, le musicien qui fut plagié par James Brown annonce un prochain album. Entretien
Bonjour et merci de nous recevoir dans votre univers artistique.
Qui est réellement André Marie Tala ?
Avant de débuter cet entretien, je voudrais adresser mes sincères condoléances à la famille et aux amis de notre défunt frère artiste « Lapiro de Mbanga » qui vient de nous quitter. Que son âme repose en paix. Né à Bandjoun, dans l’ouest Cameroun. Je suis guitariste, auteur-compositeur, interprète. Je vis de la musique depuis 45 annnées aujourd’hui.
Chacun de nous a une définition propre à lui de la culture. Et vous, comment la définissez-vous ?
Je pense que la culture est le socle sur lequel repose l’âme d’un peuple.
Quelle est votre actualité ?
Je sors d’un concert à Douala Bercy, pour le début de la commémoration de mes 45 ans de carrière. Cette commémoration va s’étaler sur deux ou trois ans, car, elle se fera sur plusieurs continents. Depuis mon retour, j’ai enchaîné les concerts en Europe : le premier mars, j’étais à Charleroi en Belgique et je reviens de Berne en Suisse.
Un nouvel album en vue ?
Ah oui ! Mon nouvel opus s’appellera « trajectoire » et verra le jour d’ici octobre 2014.
Dans votre parcours artistique, quel est votre plus grand regret ?
De n’avoir pas pu, avec certains collègues, surtout ceux que je considère crédibles intellectuellement, trouver la solution des droits d’auteur pour aider les artistes à vivre décemment de leur métier au Cameroun. En ce qui concerne la gestion des droits d’auteur, je faisais partie il y a quelques années, d’un groupe de personnes qui s’était réuni pour réfléchir sur ce problème. Nous n’y sommes pas parvenus parce que l’on avait lâché l’affaire à cause du désordre, des insultes et moqueries. Aujourd’hui, je le reçois comme étant un échec personnel.
Nous avons appris que vous avez un Conservatoire de musique au Cameroun. Pouvez-vous nous le confirmer ?
J’ai un projet d’une structure d’enseignement de la musique au Cameroun. Il n’a pas encore démarré, mais nous travaillons pour qu’il puisse, très vite, voir le jour.
M. Ndedi Eyango a été élu à la présidence de la Socam (Société civile camerounaise de l’art musical, ndlr) puis déchu pour une histoire de double nationalité. Qu’avez-vous à dire sur ce sujet ?
Je pensais que chaque dossier de candidature devrait être contrôlé avant d’être éligible. Je suis surpris, choqué, triste que cela puisse arriver.
Vous êtes considéré comme le maestro du Ben skin. Quel regard portez-vous sur ce rythme, aujourd’hui ?
Comme dans tout registre musical, il y a du désordre, mais j’espère qu’il y aura davantage de musiciens qui s’engageront à faire du ben skin un magnifique univers afin de propulser ce rythme du Cameroun sur l’échiquier mondial.
Quel message pour la jeunesse qui écoute vos uvres ?
J’appelle cette jeunesse à trouver dans mes mélodies, malgré le chômage et la crise, une force qui lui permettra de garder espoir, car l’Afrique a besoin d’elle pour se développer.