«Je ne suis pas celle là qui peut se déconnecter de mon pays»
Qui est Anita Etta?
Anita est une femme très simple, une épouse accomplie et mère de deux enfants. Beaucoup me connaissent comme simple chanteuse, mais je suis détentrice d’un Master en ressources humaines et gestion d’entreprise (Masters in Human Resources and Business Administration (MBA). Je suis actuellement responsable des ressources humaines dans une banque nationale en Amérique.
Parler nous de votre parcours jusqu’à votre statut actuel de chanteuse?
J’ai grandi dans une famille dans laquelle mes parents aimaient chanter. Ma mère avait un don spécial en musique qu’elle a surement dû me transmettre. J’ai commencé à chanter depuis le bas âge à la maison et à l’Eglise à Yaoundé. Comme adolescente, j’ai été béni d’avoir fréquenté à « Saker Baptist College » où chanter pour louer et adorer Dieu était obligatoire et cela devint une partie de moi. Cependant, j’ai commencé réellement à chanter au niveau professionnel en Angleterre dans le groupe appelé «Remission». Nous avons fait beaucoup des spectacles lors des festivals chrétiens, à la radio, à la télévision, etc. Nous avons fait plusieurs grands acteurs de la musique (groupe et individus) tels que The Winans, Fred Hammond. Le temps passé avec ce groupe m’a aussi donné une expérience avec les studios d’enregistrement. Arrivée aux Etats Unis d’Amérique, j’ai arrêté de chanter pendant un bon moment pour me concentrer à ma vie privée. J’ai commencé à écrire les chansons de mon premier album juste après la naissance de mon fils ainé (1999) et je n’ai plus arrêté.
Vous avez une famille très multiculturelle expliquez nous ce qu’il en est?
Je suis Camerounaise avec une lignée multiculturelle (étrangère). Mes deux grandes mères étaient étrangères. Celle du côté de mon père était du Nigeria tandis que ma grand-mère maternelle sortait de Sao Tomé et Principe, donc de culture portugaise. Mes parents francophones ont une culture anglophone. De ce fait, ma famille a eu ces deux cultures et a profité de cela pour être celle qui est bilingue. C’est cet amour qui nous unit et nous caractérise au sein de notre famille. Mon désir ardent est de voir tous mes frères camerounais unis comme un seul peuple sans chercher à savoir les origines des uns et des autres.
Comment vous définissez-vous?
Je me définis comme une Noire Africaine authentique. Plus précisément une Camerounaise d’origine Mbamoise. Je suis très fière de l’être. Comme quelqu’un de Bokito, j’aime manger le «inapa (okok)» et le manioc bouilli et j’adore la danse Bafia. Je me définis aussi et surtout comme une servante de Dieu. Je vis parce qu’Il m’a donné le privilège de bénéficier de son souffle de vie pour son plan divin. Ma vie donc Lui appartient. J’ai compris que sans Jésus Christ je ne suis rien. J’aime l’Eternel de tout mon c ur et je fais tout pour qu’à travers ma musique le message de Jésus qui sauve parvienne au public.
Raconter nous votre vie aux Etats-Unis?
Je mène une vie normale avec ma famille dans la banlieue de Los Angeles. Pendant la semaine, j’aide l’aide à s’apprêter pour l’école et le travail. Les week-ends, dès samedi, je prépare la nourriture camerounaise, je nettoie la maison, j’assure la blanchisserie et je fais la vaisselle. Les dimanches, nous partons à l’Eglise et quelque fois nous visitons les frères et les amis. Mais chaque jour qui passe, nous demandons à l’Eternel de prendre soin de notre journée et de nous conduire selon la voie que nous devons suivre, même comme entant qu’humains, nous tombons souvent, raison pour laquelle nous comptons sur son pardon et sa grâce divine.
Il est dit que vous avez grandi avec la variété française (Nana Moscouri, Julio Iglésias), pourquoi la musique religieuse?
Enfant, j’ai grandi en écoutant Nana Moukouri qui était la chanteuse préférée de ma mère et Julio Iglesias à cause de sa popularité. Vivant dans une maison des fervents chrétiens, j’écoutais beaucoup de musique et tout ceci a eu une influence sur ce que je suis et fais aujourd’hui. J’ai commencé à chanter la musique chrétienne après réflexion: celle de savoir qui je suis exactement. C’est vrai que je chante aussi des bonnes chansons saines basées sur l’amour. Mais quand je chante les chansons religieuses, cela provient de mon âme et esprit. Cela a beaucoup plus de signification pour moi. Quand je m’assoie pour composer une chanson, ce sont les paroles chrétiennes qui sortent de moi.
Comment le public américain réagit- t- il à votre musique?
Il y a quelques semaines, j’ai interprété mon potpourri des chansons traditionnelles à un festival de Los Angeles et j’ai eu les blancs et les africains américains qui m’ont rejoint sur la scène dansant au rythme du Nord Ouest du Cameroun. Le public a positivement réagi et c’est toujours beau de voir le public emporté dans la louange pendant que j’interprète un chant de louange.

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Comment concilier votre vie de famille et la musique?
Je crois que Dieu veut que je mette ma famille avant ma musique. C’est la raison pour laquelle je suis prudente en m’assurant que je ne suis pas tout le temps dehors à cause de la musique et par conséquent négliger ma famille. Je me comporte en une vrai femme et mère camerounaise en m’assurant qu’il y a tout le temps de la nourriture préparée à la maison et que tous les travaux domestiques sont faits. J’ai un mari qui me supporte vraiment et me facilite la tâche. Nous faisons une bonne association et cela me rend la vie facile.
Est-ce que vous pensez souvent au Cameroun?
Récemment j’étais au Cameroun, plus précisément en Décembre 2009 pour introduire ma musique auprès du public camerounais. J’ai chanté à Yaoundé et à Limbé. Je suis à l’étranger depuis presque 24 ans mais mes pensées sont toujours tournées vers mon pays natal. Je ne suis pas celle là qui peut se déconnecter de mon pays. Durant cet épisode, j’ai commencé la préparation de la production de mon album de Noel dans un studio au quartier Bastos. Je profite de l’occasion pour envoyer mes encouragements au DJ Pazzo et à son équipe de l’autre côté au studio » Scratch Records ». A Limbé, j’ai aussi fait deux clips vidéo des chansons appartenant à mon premier album avec Akwa Star Studios. Le public peut voir un de ces clips vidéo à www.youtube.com/user/anitaetta. Je suis fière de présenter ce vidéo-clip au public Américain pour qu’il puisse admirer la beauté de mon pays natal.
Qu’est-ce qui vous manque le plus?
Par où commencerai – je? L’air pur, le feuillage vert, la culture, les expressions locales telles que «ekié», le marché Mokolo, le carrefour Obili, la nourriture comme le sanga, le safu (prune), le eru fraichement préparé, le koki cuit dans les feuilles de plantain au lieu de cuire cela dans le papier aluminium. Mais c’est ma famille au Cameroun qui me manque le plus. Je n’arrive pas toujours à la voir comme j’aurai souhaité.

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