Semaine de la fille scientifique au sein de l’école polytechnique de Yaoundé.
Dans la société camerounaise, beaucoup pensent que la science n’est qu’une affaire d’hommes. Nous voulons donc prouver le contraire. Ces propos de Stéphanie Tchuente, présidente du comité d’organisation, en dit long sur l’enjeu de cette semaine de la fille scientifique. Ladite rencontre placée sous le thème « fille scientifique, femme de demain », entant montrer que l’on peut être une fille scientifique aujourd’hui et bien gérer un foyer, plus tard, dans sa vie de femme. « Etre une femme ayant suivi des études scientifiques n’empêche pas de bien tenir son boulot, son mari et ses enfants » révèle Stéphanie Tchuente, en 5eme année de génie électronique a l’école polytechnique de Yaoundé. Les filles scientifiques sont en effet encore victime de plusieurs stereotyques sociaux entourent encore. « A l’école les camarades sont surpris de nous voir. On est cataloguées. Par, exemple lorsque un enseignant demande s’il y a des filles dans la classe, les garçons répondent q’il n’y en a pas ; sous le prétexte que seuls les hommes sont inscris en série scientifique et que nous, les filles ne sommes filles qu’en apparence »
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Stéphanie Tchuente, |
Les filles sont minoritaires dans les facultés des grandes écoles a vocation scientifique. D’après l’association des filles scientifiques, elles seraient moins de 15%. « Nous sommes minoritaires parce que les filles ont peur de s’engager ». Stéphanie Tchuente qui a plusieurs fois obtenue des bourses d’excellence souhaite que « les filles comprennent et s’engagent » car pour elle, les filières scientifiques offrent de nombreux avantages aux filles à l’instar des bourses du ministère de l’enseignement supérieur, de la banque africaine de développement (Bad) et autres organismes. « En plus, on ne peut pas chômer » croit elle savoir. En prélude à Cette semaine de la fille scientifique, des olympiades ont été organisées a travers des lycées de la capitale. A l’issue de ces épreuves, les plus brillants en mathématique et en physiques ont été primés à l’ouverture solennelle qui a eu lieu le 22 novembre 2008 par le représentant du ministre de la promotion de la femme et de la famille. Il y a eu une présentation des projets réalisés par des filles issues d’établissement d’enseignement supérieur tels que la faculté de sciences de l’université de Yaoundé 1, les écoles poly-techniques des travaux publiques et l’école multinationale de télécommunication. Une foire gastronomique constituée de plats locaux a attiré beaucoup de monde de même que l’élection miss scientifiques.
Initialement appelée « semaine de la femme poly-technicienne », cette manifestation qui s’achève le 29 novembre 2008 par un gala de clôture se tient tous les 2 ans. Elle ambitionne de promouvoir l’excellence scientifique. ». Stéphanie Tchuente qui a plusieurs fois obtenue des bourses d’excellence pense que : « les filières scientifiques sont porteuses pour les filles ». La jeune scientifique déclare : « On ne veut plus que les femmes ne soient utilisées que comme dames de ménage. Dans une logique de développement durable, les hommes ne peuvent pas s’en sortir seuls. Les femmes, qui ont plus d’atouts que les hommes, sont plus aptes à trouver des solutions aux différents problèmes ».
La sensibilisation et plusieurs initiatives privées ou publics aidant, de plus en plus de filles s’inscrivent dans des filières scientifiques. Il est vrai que les préjugés à ce sujet demeurent très encrés dans les mentalités.