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Après la controverse, Camair-Co met en service les deux avions MA60

La Cameroon Airlines Corporation a procédé samedi, 23 janvier 2016, aux vols inauguraux de ses deux aéronefs entre Douala et…

La Cameroon Airlines Corporation a procédé samedi, 23 janvier 2016, aux vols inauguraux de ses deux aéronefs entre Douala et Yaoundé

La Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co) a procédé samedi, 23 janvier 2016, aux vols inauguraux de ses deux aéronefs de fabrication chinoise de marque Modern Ark 60 («MA60») entre Douala et Yaoundé, les métropoles économique et politique du pays, objets d’une vive controverse de certification au sein des institutions publiques ces derniers mois.

Avec à leur bord le ministre des Transports, Edgard Alain Mebe Ngo’o, l’ambassadeur de Chine au Cameroun, Wei Wenhua, le vice-président d’Avic International, le fabricant de ces aéronefs, Xu Bo, et une importante délégation de personnalités politiques et économiques, ces vols ont servi à mettre un terme à un long blocage suivi d’une polémique au sujet de cette opération.

C’est la fiabilité remise en cause par cette polémique menée sur fond de batailles rangées au sein de l’establishment camerounais pour le contrôle de Camair-Co et avec le concours de la presse locale qui a été démontrée lors de cet événement, comme en témoignent les propres déclarations du ministre camerounais des Transports.

« Je suis une preuve vivante de la fiabilité de ces avions », a-t-il dit dans son allocution lors de la cérémonie organisée à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, à l’issue des vols inauguraux des deux aéronefs en attente d’exploitation depuis leur réception en mars 2014, contrairement à un autre reçu sous forme de don en novembre 2012 et opéré sans heurts par l’armée de l’air.

« Le MA60, a-t-il assuré, a effectué avec succès et sans le moindre couac de multiples missions au profit des forces de défense et pour le compte du gouvernement ».

Au total, c’est plus de 1.500 heures de vols en toute sécurité déclarées pour cet appareil, avec en prime de nombreux vols VIP pour les hauts fonctionnaires du gouvernement camerounais.

C’est le cas des 31 missions pour un total de 160 heures à bord comptabilisées par Edgard Alain Mebe Ngo’o, en qualité de ministre délégué à la présidence chargé de la Défense, poste occupé avant sa nomination aux Transports en octobre 2015.

Cet avion est fabriqué par le holding à capitaux publics chinois Avic International, connu comme étant un fournisseur important des grands avionneurs mondiaux tels que Boeing et Airbus, après une trentaine d’années de développement au cours desquelles il a exporté 1.600 aéronefs dans plus de 50 pays, a révélé son vice-président Xu Bo.

« Depuis la mise en exploitation commerciale en 2005, a-t-il mentionné en outre, le groupe d’opérateurs et l’échelle de flotte de MA60 s’étendent au fur et à mesure. Jusqu’à présent, il y a 6 opérateurs domestiques qui exploitent 44 avions MA60. Il y a encore 21 opérateurs étrangers qui exploitent 57 appareils et l’heure de vol totale en sécurité atteint 345.589 heures ».

Parmi ces clients étrangers, figure Air Zimbabwe, premier utilisateur de ces appareils en Afrique depuis 2004, selon son directeur général, Edmund Makoma, président de l’Association des compagnies aériennes d’Afrique (AFRA), invité des autorités camerounaises pour les cérémonies de mise en service des deux avions fournis à Camair-Co.

A ce jour, Air Zimbabwe totalise trois MA60 dans sa flotte et de l’avis de son dirigeant, ces appareils offrent au transport aérien africain des opportunités commerciales plus porteuses et d’un meilleur rapprochement des peuples du continent.

Car, les MA60 sont des bi-turbopropulseurs, sur la base de moteurs fabriqués par l’entreprise canadienne Pratt and Whitney et qui permettent aux avions commerciaux qui en sont équipés de consommer 25 à 40% moins de carburant et de produire jusqu’à 50% de CO2 que les jets régionaux de taille similaire.

Par ailleurs, l’entreprise américaine Rockwell Collins, spécialisée dans la fabrication des équipements de communication et des systèmes électroniques en aviation et qui équipe d’autres appareils comme les Boeing 757 et 767 ainsi que plusieurs outils de guerre de l’armée américaine, a été désignée par Avic pour réaliser l’avionique des MA60.

« L’avion MA60, a résumé Xu Bo, se caractérise par la modernisation des systèmes de moteur et d’avionique, l’adaptabilité opérationnelle de son habitacle, son caractère spacieux et la bonne performance du système d’air conditionné de la cabine des passagers. Il peut mieux répondre au besoin réel du transport aérien en Afrique ».

« Cet avion, a-t-il ajouté, n’a pas d’exigence élevée aux conditions de l’aéroport. Il peut atterrir pratiquement sur les pistes des aéroports secondaires dans des capitales régionales camerounaises, à l’instar de Maroua (Extrême-Nord), Bertoua (Est), Bafoussam (Ouest), Bamenda (Nord-Ouest), etc. C’est pour cela qu’il peut servir idéalement les lignes domestiques au Cameroun ».

Près de quatre ans après son lancement en 2011 sur les cendres de son ancêtre Cameroon Airlines (Camair), Camair-Co connaît toujours un développement pénible, marqué par de multiples changements de dirigeants et une flotte réduite à trois appareils, dont deux Boeing moyen-courrier 737 exploités en leasing et un Boeing long-courrier 767 comme unique propriété.

Avec ses deux MA60, la compagnie se dit rassurée de « relever à très brève échéance le défi de l’équilibre de son exploitation », a annoncé son actuel directeur général, Jean Paul Nana Sandjo.

Le plan de déploiement prévoit la desserte des lignes domestiques comme Ngaoundéré dans la région de l’Adamaoua, Bafoussam à l’Ouest, au départ de Yaoundé et de Douala, et régionales telles que Libreville (Gabon), Malabo (Guinée équatoriale), Bangui (Centrafrique) et N’Djamena (Tchad).

Pour l’ambassadeur de Chine au Cameroun, cette coopération avec le pouvoir de Yaoundé est une illustration de la volonté de son pays de soutenir la construction du réseau de l’aviation régionale entre les pays africains, par la fourniture d’avions, la formation de personnels, le transfert de technologies et l’amélioration des infrastructures.

C’est l’une des principales mesures avec en bonne place la création d’un institut sino-africain d’aviation civile en Afrique énoncées par le président Xi Jinping lors du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du Forum de coopération sino-africaine (FOCAC) tenu en décembre à Johannesburg, en Afrique du Sud.

« La Chine est disposée à accompagner le Cameroun dans son développement avec ses financements et ses technologies », a déclaré Wei Wenhua.


africapresse.com)/n

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