Le ministre centrafricain de la justice s’exprime sur les accusations portées contre des soldats français de la force Sangaris, auteurs d’abus sexuels sur des mineurs en RCA
Comment avez-vous appris ce scandale?
Malheureusement comme tout le monde en Centrafrique: sur les ondes. Nous déplorons de ne pas avoir été informés par la France qu’une enquête judiciaire était en cours depuis neuf mois. J’ai immédiatement demandé au procureur de Bangui d’ouvrir une enquête préliminaire pour recueillir le maximum d’informations. J’ai reçu l’ambassadeur de France pour lui faire part de notre regret de ne pas avoir été impliqués, mais aussi lui indiquer notre v u d’être dorénavant associés aux investigations. Nous avons des accords de coopération qui le permettent. Le plus important est de faire la lumière sur ces faits très sérieux, retrouver les éventuels coupables et les juger.
Que vous inspirent ces faits?
S’attaquer à un enfant, c’est très grave. Profiter de la détresse dans laquelle il se trouve, c’est encore pire. Mais il est trop tôt pour en dire davantage. Pour l’heure, il ne s’agit que de présomptions.
Ces accusations ternissent-elles l’armée française?
Cette histoire ne doit jeter l’opprobre ni sur la force Sangaris ni sur la France. On ne parle ici que de brebis galeuses comme il en existe dans toutes les armées. Il faut dissocier les choses, d’autant que le bilan de Sangaris est très positif. Même si certains groupes peuvent chercher à profiter de cette situation pour créer de la confusion, la population n’est pas tombée dans le piège de la manipulation. Les militaires français sont globalement toujours appréciés.