La fédération camerounaise d’athlétisme a suspendu sa décision initiale de modifier le trajet de «la course de l’espoir»
La course ne sera pas modifiée cette année
Une délégation conjointe du ministère des Sports et de la fédération camerounaise d’Athlétisme est arrivée ce mardi 09 février à Buea, la capitale de la région du sud ouest du Cameroun, où se déroule habituellement le départ et l’arrivée de l’ascension du célèbre Mont Cameroun. Conduite par Jacques Sébastien Mbous, elle a tenu une réunion d’urgence au terme de laquelle il a été décidé de reconsidérer la décision initiale de changer l’itinéraire de l’ascension du Mont Cameroun, qui se déroulera le 20 février prochain. «Il a été décidé que la course de l’espoir suivra son parcours habituel en attendant qu’on lui donne une configuration internationale pour les années à venir» a déclaré le président de la fédération camerounaise d’Athlétisme. Les populations de Buea avaient requis que soit annulée l’édition 2010 de cette compétition, suite à la volonté des autorités en charge de l’athlétisme de modifier certains aspects de l’évènement.
Les populations vexées de se sentir exclues
A la fédération camerounaise d’athlétisme on avait déjà annoncé que dans le but de se conformer aux standards internationaux, la course passerait de 42 à 33 kilomètres. Son itinéraire devait être lui aussi modifié. Les populations dénonçaient le fait selon elles, que les autorités en charge des sports et de l’athlétisme soient restées à Yaoundé (Capitale du Cameroun) et aient pris une décision sans s’imprégner au préalable des réalités sur le terrain. Une façon de faire qui d’après Charles Mbella Moki le maire de Buea était de nature à «déteindre sur l’image de la course». Intervenant sur les ondes de la station locale de la radio nationale au sud-ouest, le maire avait défendu sa position en prétendant que l’itinéraire initialement proposé était favorable à la tricherie et difficilement contrôlable, ce qui devait jeter un brin de honte sur les performances générales de la course. En plus disait-il, les organisateurs ne se sont rapprochés ni de lui, ni des autorités traditionnelles de la localité.
La nécessaire réforme
Jacques Sébastien Mbous a déclaré pour sa part qu’il n’aurait pas souhaité que la course divise les populations, mais soit plutôt une occasion permanente d’unité de paix et surtout d’espoir et d’opportunités. Mais il a tenu à préciser que la volonté de réorganiser le trajet était animé par l’objectif de se conformer aux règles internationales, selon lesquelles au-delà d’une certaines hauteur, les participant s’exposent à certains risque de santé. En modifiant la course cela permettrait une plus grande participation d’athlètes internationaux, mais aussi de plusieurs sponsors qui ne poseraient plus le problème du respect des normes. Une explication qui visiblement n’avait pas été donnée aux populations. Pour nombre d’entre elles, la modification du parcours cachait une volonté des nouveaux organisateurs de détourner les sommes allouées pour la compétition.
Une tradition vieille de 37 ans
La nouvelle de la suspension de la décision de modifier la course de l’espoir a été accueillie avec satisfaction par les populations. Elles se réjouissent que la tradition vieille de 37 ans puisse encore résister une année de plus. Les populations de Buea ont déclaré vouloir préserver ce que la course avait de prestigieux et de méritant. La course autrefois sponsorisée par un producteur de boisson installé au Cameroun, a porté pendant très longtemps le nom de ce dernier. Au fil du temps l’Etat a repris l’organisation et a rebaptisé la course qui représente une réelle opportunité d’affaires pour les petits opérateurs économiques de la localité. L’évènement qui se déroule annuellement fait converger de dizaines de milliers de personnes du coté de Buea. Le seul autre évènement de cette envergure dans cette ville est la cérémonie de remise des diplômes de l’université de Buea. Une seule innovation a résisté à la volonté des populations, la foire organisée en marge de la course a été lancée ce mardi 09 février.
