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Assou-Ekotto: « Pourquoi porter un brassard pour des morts à Paris et pas au Cameroun »

Connu pour son caractère entier, le latéral gauche camerounais de l'AS Saint-Etienne s'est montré fidèle à sa réputation au cours…

Connu pour son caractère entier, le latéral gauche camerounais de l’AS Saint-Etienne s’est montré fidèle à sa réputation au cours d’un entretien accordé à l’Equipe

Connu pour son caractère entier qui lui a fait dire un jour qu’il était footballeur « pour gagner de l’argent », le latéral gauche camerounais de l’AS Saint-Etienne, Benoît Assou-Ekotto, s’est montré fidèle à sa réputation au cours d’un entretien détonnant accordé à L’Equipe. Morceaux choisis.

Les leçons de l’Afrique
« L’avantage d’être métis, c’est que tu dois aller en Afrique. En Europe, tu as des problèmes qui te paraissent de premier ordre, comme de changer ta voiture alors qu’elle peut encore rouler deux cent mille kilomètres. Une fois là-bas, tu te dis : ‘Comment faire pour sortir de ce pays si t’as pas le sou ?’ C’est déjà un problème monstrueux. Un jour, en Tanzanie, lors de la Coupe du monde des enfants de la rue, je croise un enfant de quatre ans et je lui offre une glace. Il ne savait pas ce que c’était. Il la glisse dans sa poche en me faisant un sourire jusqu’aux oreilles. L’une d’elles était bandée, souvenir d’un coup de machette reçu après avoir volé un truc sur un étal. »

Son refus de porter le brassard noir après les attentats de Paris
« Un peu avant, il y a eu un attentat dans le nord du Cameroun et on m’a refusé de le porter pour un match de Ligue Europa. Je connais le principe du ‘mort au kilomètre’ : un assassin qui tue deux personnes dans le XVIe arrondissement de Paris fera plus de bruit que s’il en tue cent à l’autre bout du monde. Mais comme je suis quelqu’un de très droit, je ne vois pas pourquoi je devrais porter un brassard pour des morts à Paris et pas au Cameroun. Je ne suis ni blanc ni noir, à part ma couleur de peau. Pour moi, il n’y a pas de morts VIP. »

Son style bling-bling
« T’es jeune, t’es un nouveau riche, t’achètes de grosses voitures, tu fais ton kif. Aujourd’hui, ça ne m’intéresse plus. Dans le Nord (sa région d’origine, ndlr), je roule avec une Clio de 1991. L’hiver, il fait plus froid dedans que dehors. À Londres, je prenais le métro. Pourquoi un footballeur ne prendrait-il pas le métro ? »

Son soutien à la quenelle d’Anelka
« Si, ne serait-ce qu’une fraction de seconde, son geste était antisémite, je ne l’aurais pas fait. (.) Si j’étais quelqu’un de mauvais, j’aurais dit : ‘J’assume. Ne me donnez pas à manger.’ Mais je ne le suis pas. Pas plus que raciste. Je ne regrette donc pas mon soutien car M. Anelka n’a pas fait un geste antisémite, mais anti-establishment. Aujourd’hui, avec la mondialisation, on a des amis de toutes les races et de toutes les religions. C’est encore plus con d’être raciste. »

Son après-carrière
« Rester dans le foot ? Non. Je suis trop honnête pour ça. Et puis, les mentalités évoluent et je ne veux pas y adhérer. Tenez, par exemple, je ne conçois pas les crêtes sur la tête. Cristiano Ronaldo se fait un trait sur le coin de la tête et, le lendemain, tout le monde l’imite. Mes coupes de cheveux ne répondent pas à un effet de mode. C’est ça, le truc. L’afro, c’est une coiffure culte. Pareil pour les dreadlocks. »

Assou-Ekotto: « Pour moi, il n’y a pas de morts VIP. »
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