L’entreprise d’assurance opérant au Cameroun, est sanctionnée par le régulateur régional, pour n’être pas parvenue à prouver sa capacité à se refinancer
C’est désormais officiel, l’entreprise d’assurance opérant au Cameroun, Samiris, a perdu son agrément d’exercice de la profession, à la suite d’une décision prise lors de la dernière session de la commission régionale de contrôle des assurances (CRCA). C’est la fin d’une longue procédure où se sont mêlés bagarres d’intérêts et objectifs d’exemplarité. Au total l’entreprise chute pour un objectif non atteint de refinancement de 815 millions de FCFA. Suite à un contrôle effectué courant mai 2009 par la brigade de contrôle du secrétariat général de la CIMA (conférence inter-marché des assurances). La Commission avait arrêté le besoin de financement de Samiris SA à environ 1,8 milliard de FCFA. Elle l’avait aussi sommé de l’obligation de produire un plan de financement à court terme apte à rétablir une situation financière conforme à la réglementation. Au terme d’un certain nombre d’efforts, SAamiris a été appelée à procéder à une augmentation du capital de 230 millions, et à faire parvenir à la Commission son nouveau plan de financement à court terme. Selon des sources proches du dossier, le sort de Samiris a été scellé en raison de ce que le régulateur a découvert que cette entreprise était dans l’impossibilité définitive de se refinancer, et avait truqué ses comptes pour paraître en parfaite santé financière.
Les conséquences de cette nouvelle situation sont nombreuses. Déjà elle met en chômage des centaines de personnes qui travaillaient directement ou indirectement pour la compagnie. D’un autre côté, tous ceux qui y avaient souscrit une assurance auprès de SAMIRIS, voient celle-ci frappée de déchéance, et devront attendre la liquidation pour rentrer en possession de leur due. Avec la chute de Samiris, c’est aussi la fin d’un vaste projet de sécurité maladie, qui avait été engagé entre l’assureur, le gouvernement et un partenaire suisse. Certains observateurs estiment que l’entreprise a été la victime d’une vendetta de ses adversaires. Un argumentaire développé à forte dose d’intrigues dans certains journaux. Un d’eux, la Méteo, avait fait savoir que le secrétaire général de la CIMA est en première ligne de cette machinerie. « Si Jean Claude Ngbwa n’avait pas gardé par devers lui les lettres envoyées par le ministre des Finances et le Crédit Suisse, les membres de la Cima auraient eu une opinion plus que favorable sur le projet Sante Phone et sur le plan de financement de SAMIRIS. Et Samiris n’aurait pas été sanctionnée. Camoufler un document essentiel pour l’avenir d’une entreprise qui emploie des centaines de personnes est illégal et criminel et c’est ce que ce monsieur a fait », a indiqué le journal dans une de ses éditions. Des observateurs avertis estiment cependant que la corde est trop raide dans un secteur où la performance et la compétence ne sont pas toujours au rendez-vous. A côté de SAMIRIS sanctionnée, une deuxième entreprise camerounaise Alpha Assurance, est sous la menace d’une sanction elle aussi.