Le Premier ministre Yang Philemon a présidé la cérémonie d’inauguration jeudi 23 août 2013 et a rassuré les populations sur la construction des bretelles
Le Premier ministre pour représenter le Président de la république
A l’occasion de cette inauguration, le Premier ministre n’a pas manqué de répondre à une des préoccupations majeures. Yang Philemon a assuré que les bretelles de cette route seront achevées. Un message que le chef du gouvernement camerounais a dit provenir directement du président Paul Biya. « Il me charge de vous dire que toutes les bretelles envisagées par rapport à la route Ayos-Bonis seront effectivement construites. De la même manière que les rivières et les ruisseaux irriguent les fleuves, l’axe Ayos-Bonis a besoin d’être irrigué par des bretelles et de nouvelles voies bitumées», a déclaré le Premier ministre. Un message accueilli avec satisfaction par les populations présentes, même si aucun calendrier ne leur a été présenté. Prenant la parole sur le sujet, le ministre en charge des travaux publics a surtout profité pour apaiser le spectre de corruption et de conflit de personnalité qui a flotté autour de ce projet d’infrastructures, mettant en cause plusieurs ministres dont Bernard Messengue Avom en poste aux travaux publics, au moment où un rapport de la Commission nationale anticorruption (CONAC) épinglait la gestion du projet. Il a indiqué que la route a finalement coûté 350 FCFA le kilomètre contre les 600 que prévoyait l’étude de faisabilité. « Il y a donc lieu de relativiser certaines de nos prises de position antérieures et d’identifier les véritables raisons qui auront impacté négativement ce projet », a fait savoir patrice Amba Silla.
Promesse de campagne
Le Premier ministre qui représentait le président Paul Biya, n’a pas manqué de préciser que cette inauguration s’inscrivait dans la lignée des grands travaux entamés par le gouvernement et son chef suprême. Il a précisé aussi l’importance que revêt cette route pour le pays et la sous-région. «Les bénéfices tirés de son usage feront rapidement oublier les inquiétudes manifestées par les populations riveraines au cours de l’exécution du projet. Cet axe fait partie du corridor Douala-N’Djamena et Douala-Bangui. A ce titre, elle participera à un accroissement des échanges dans la sous-région de l’Afrique centrale. Au plan national, elle est appelée à accompagner le développement du monde rural, à la faveur de la mise en place progressive de réseaux secondaires garantissant le désenclavement des bassins de production agricole », a déclaré Philémon Yang. La route Ayos Bonis longue de 191 kilomètres est une promesse électorale du président Biya, vielle aujourd’hui de 20 ans. en 2011, un rapport de la CONAC apprend que des irrégularités ont entaché le déroulement du projet. « Dans ses élans de corruption, l’entreprise, allègrement soutenue par certains agents du maître d’ouvrage, tend à obtenir un marché dit « complémentaire » sur le lot 1 dont les travaux sont déjà achevés. Ce marché « complémentaire » est évalué à 15.386.524.487 FCFA. Pour y parvenir et au mépris de toute procédure du code des marchés publics, l’ordre de service n°976, fabriqué pour les besoins de la cause, a été signé et notifié le 10 juillet 2009 à l’entreprise », faisait savoir la CONAC dans un rapport. Il reste difficile cependant de savoir si la route correspondait aux termes de références et aux objectifs de départ. La satisfaction du gouvernement est atténuée par des experts, qui estiment que pour une route sous régionale, une double voie unique est un investissement sobre.
