SociétéSociété, Société




BACGL: De nouvelles filières de formation disponibles

L'information a été donnée par professeur Alain Ondoua, Directeur du Bureau Afrique Centrale et des Grands Lacs de l'Agence universitaire…

L’information a été donnée par professeur Alain Ondoua, Directeur du Bureau Afrique Centrale et des Grands Lacs de l’Agence universitaire de la Francophonie.

Vous célébrez les 20 ans d’implantation de votre institution à Yaoundé et en Afrique centrale et des Grands Lacs. L’heure est donc au bilan. Commençons par les chiffres. Le BACGL c’est combien de Campus numériques Francophones et combien de Docteurs, d’Agrégés et de projets de recherche soutenus ou financés?
Avant de répondre à votre question relative aux chiffres. Permettez-moi de formuler un certain nombre de précisions qui permettront par la suite de mieux appréhender les données chiffrées.

Le Bureau Afrique Centrale et des Grands Lacs (BACGL) est l’un des 10 Bureaux que compte l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF). Ce Bureau couvre géographiquement 22 pays (Angola, Botswana, Burundi, Congo, Cameroun, Érythrée, Gabon, Guinée équatoriale, Lesotho, Malawi, Namibie, Ouganda, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Rwanda, Saô Tomé-et-principe, Somalie, Soudan du Sud, Swaziland, Tchad, Zambie et Zimbabwé) et les différentes actions misent en uvre s’inspirent de la Programmation quadriennale (P4) 2014-2017 arrêtée lors de la 16ème Assemblée Générale tenue à Sao Paulo en mai 2013. Cette programmation, définie 04 axes stratégiques d’intervention (la formation, la recherche, la gouvernance universitaire, le rayonnement international et la vie associative), et 02 axes transversaux que sont la langue française et le numérique éducatif.

La stratégie de mise en uvre a également connu des avancées qui ont amené le Bureau à passer depuis 2012, de la logique programme à la logique projet, permettant ainsi de consolider les actions structurantes au plus grand bénéfice des établissements membres. En clair, nous sommes passés de la logique de soutiens individuels à une logique de soutiens institutionnels. Vous comprenez donc aisément que les chiffres sur 20 années ne peuvent plus être constants et uniformes. Il faudrait donc considérer les parties avant et après 2012.
– Avant 2012, la moyenne annuelle des différents types de soutien de l’Agence se présente ainsi qu’il suit :
10 bourses initiales
30 bourses de doctorat
20 bourses post-doctorales
50 missions d’enseignement et de recherche
10 manifestations scientifiques
20 mobilités de réseaux
06 PCSI

Vous venez de faire état d’un changement de paradigme en 2012. Depuis trois ans donc, quelle est la situation ?
Justement depuis 2012, le BACGL finance en moyenne par an 10 à 12 projets Recherche, 4 à 5 projets Formation. Ces 02 types d’offres prennent en compte les différentes formes de soutien existant avant 2012, mais sous forme de projets structurants financés à hauteur de 50 000 euros.

En moyenne, une dizaine de manifestations scientifiques hors projets sont soutenues chaque année à hauteur de 4 000 euros.
Dans le but de renforcer les capacités du corps professoral des pays du Sud dans le domaine de la formation à l’enseignement et à la recherche, le Bureau a accompagné en 2013, 34 enseignants-chercheurs dans la préparation au concours d’agrégation aux niveaux régional et inter-régional et 25 en 2015.

En marge, des ces offres, le BACGL poursuit son vaste programme de désenclavement numérique à travers ses 09 campus numériques francophones (CNF) de plein exercice (dont 1 à Yaoundé 1 et 1 autre à Ngaoundéré), implantés dans différents pays d’Afrique centrale et des Grands Lacs, de 05 campus numériques francophones partenaires (CNFP – avec 1 implanté à l’Université de Yaoundé 2-Soa) et d’01 espace numérique francophone à Douala. Les campus numériques sont de véritables centres d’accès à l’information scientifique et technique qui délivrent les formations dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TICE). A ce jour, on compte plus de 1500 personnes formées en matière de TICE dans nos différentes implantations par an. De plus, ces implantations sont le siège des Formations Ouvertes et à Distance (FOAD) avec diplomation par les universités africaines et européenne. La moyenne annuelle du nombre de diplômes délivrés étant de l’ordre de 165.

Les milliers d’universitaires que couvre votre zone d’action qui n’ont pas encore bénéficié de votre appui se demandent à vous écouter quels sont les programmes que vous soutenez prioritairement et quelles conditions remplir pour en bénéficier?
Je commencerai par dire qu’il n’y a pas de priorité. Tous les programmes de l’Agence et se valent. Les différents programmes ou projets visent l’atteinte des cibles différentes.

A notre humble avis, l’une des contraintes principales reste et demeure l’enclavement numérique. En effet, la totalité des appels d’offres sont en ligne et leurs réponses doivent être envoyées via internet et pour certaines la totalité de la procédure se fait en ligne. C’est ce qui justifie le manque d’engouement de certains établissements membres aux appels d’offres malgré l’accompagnement proposé par nos différentes implantations. Nous essayons d’y remédier en mettant en place des points focaux dans chacun des établissements membres, et en formant chaque année une quinzaine de chercheurs et d’universitaires par implantations au montage de projets et à la réponse à nos appels d’offres ainsi qu’aux appels d’offres continentaux ou internationaux.

La deuxième illustration porte sur la carrière des enseignants-chercheurs. En effet, grâce au projet HF agrégation et aux allocations de perfectionnement formation et recherche, certains enseignants arrivent à accumuler des résultats satisfaisants leur permettant d’accéder au rang magistral. Nous ne saurons clore cette partie sans évoquer les multiples soutiens aux manifestations scientifiques qui permettent aux enseignants chercheurs d’entrer en contact avec leur homologue du Nord et de renforcer ainsi leur réseau de coopération scientifique.

L’ambition de votre organisme est d’être un instrument d’appui au développement et de la promotion scientifique dans les pays où vous intervenez. Quel aura été votre impact dans les sociétés humaines où vous agissez via la coopération universitaire en 20 ans?
Il est important de rappeler ici que, nous n’avons pas encore mené une étude nous permettant d’obtenir les indicateurs d’impact de nos actions. Toutefois, de nombreux indices nous permettent de croire ou d’espérer qu’une telle évaluation serait positive et je voudrais formuler quelques morceaux choisis :
– au moins 20 % d’enseignants-chercheurs des établissements membres ont bénéficié d’un soutien de l’Agence et doivent leur qualité d’enseignants-chercheurs, tout au moins en partie à l’Agence. Ceci se traduit notamment grâce au programme d’allocation doctorale, au projet Horizons Francophone Sciences fondamentales – Mathématiques et Informatique où l’on note un accompagnement des étudiants vers la soutenance de leur thèse de doctorat et de facto leur recrutement comme enseignant-chercheur

En avril 2015, durant la visite de la SG de l’OIF ici au BACGL, Mme Michaëlle Jean a estimé que «Sur la stratégie de la Francophonie économique, l’AUF devrait être plus présente à travers son réseau d’universités et les formations innovantes qu’elles offrent, mais qui sont inconnues du grand public» Est-ce que depuis lors, vous avez conçu un mécanisme devant ce challenge?
Depuis 2014, l’orientation principale est l’ouverture sur la société civile. A ce titre, des sessions d’informations et de journées portes ouvertes sont organisées régulièrement en direction de la société civile. A ces différentes occasions, l’expertise et le savoir faire de l’Agence sont vulgarisés.
De jeunes économistes d’Afrique centrale et des Grands Lacs vont participer au mois d’octobre 2015 à Montréal, avec l’appui de l’AUF, à une grande rencontre sur l’économie numérique. Par ailleurs, nous donnons la priorité au soutien à la mise en place de formations professionnalisantes et aux innovations pédagogiques afin d’accroître le taux d’employabilité des diplômés.

Pour terminer monsieur le Directeur, 20 ans après, quelles peuvent être les perspectives d’avenir du BACGL?
La première, c’est une mobilisation, et une consolidation des acquis de la P4 2014-2017, ensuite l’atteinte effective des cibles du BACGL, un accent particulier sera accordé à l’ouverture sur la société civile et à une mobilisation accrue des partenariats.
Nous accompagnerons par ailleurs nos établissements membres à mobiliser et à s’approprier les nouvelles technologies éducatives (mise en ligne de cours, mise en place de formations à distance, production de Cours libres ouverts et massifs – CLOM’s ou MOOC’s).
Enfin un investissement significatif sera mis dans le domaine de la gouvernance universitaire, à travers notre levier opérationnel qu’est l’Institut de la Francophonie pour la gouvernance universitaire (IFGU), basé à l’Université de Yaoundé 2-Soa. L’objectif est de former les responsables d’universités (chefs de départements, doyens et autres chefs d’établissements, recteurs et vice-chancellors) au management des institutions d’enseignement supérieur. Un vaste projet d’auto-évaluation des universités, initié en 2015, sera amplifié en vue notamment d’y diffuser la culture de l’assurance qualité.


Droits réservés)/n