Baisse de la croissance en Afrique Centrale : La BEAC réajuste ses taux

Les banques commerciales devraient avoir baissé leurs taux de deux points A l'issue de la deuxième réunion ordinaire du Comité…

Les banques commerciales devraient avoir baissé leurs taux de deux points

A l’issue de la deuxième réunion ordinaire du Comité de politique monétaire de la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC) tenue le 29 juin dernier à Douala, au Cameroun, les prévisions de croissance pour 2009 ont été revues à la baisse à 2,1%. L’institution financière sous-régionale a également abaissé ses taux d’intérêts pour faciliter l’emprunt et relancer la croissance économique.
La décision qui devrait avoir commencé à s’appliquer depuis le 2 juillet dernier, dispose entre autres, que les taux pratiqués par les banques commerciales vont baisser de 12 pour cent à 10 pour cent. La Banque centrale a choisi de baisser les taux en conséquence à la crise financière internationale dont les répercussions sont réelles sur les économies sous régionales, ont indiqué les participants. Il s’agit selon le gouverneur de la BEAC, Philibert Andzembé, « d’assouplir les conditions d’emprunt pour soutenir l’activité économique », a-t-il souligné.

En effet, les membres du Comité de politique monétaire de la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC) ont tiré la sonnette d’alarme le 29 juin dernier à l’issue de leur deuxième réunion ordinaire sur la baisse des perspectives de croissance pour l’année 2009. Ces nouvelles prévisions «confirment, sous l’effet des la baisse de la demande mondiale, le ralentissement plus prononcé de l’activité économique», indique le communiqué final. On se souvient qu’en fin décembre 2008, la BEAC avait annoncé une croissance attendue de 3% pour 2009, elle-même en dessous des 4% initialement prévus pour 2009, alors que l’année précédente, ce taux s’était établi à 4%.

Au vu des nouvelles données, les experts tablent désormais sur un taux de croissance économique de 2,1%, contre 3% auparavant, en raison notamment «de la baisse continue des cours des matières premières» et de la faiblesse de la demande de certains de ces produits exportés par la CEMAC», notamment les mines et le bois. C’est cette situation qui a justifié que les Etats membres réorientent leur politique productrice. Cette mesure de baisse porte sur plusieurs aspects. Ainsi, le taux d’intérêt des appels d’offres est ramené à 25 points de base, de celui des pénalités aux banques est réduit de 200 points de base, le taux d’intérêt sur placement des banques baisse lui de 15 points de base, et enfin le taux de rémunération des Réserves obligatoires applicables aux banques est lui rabaissé de 5 points de base.
Les différentes mesures prises ont pour objectifs de permettre la facilitation de l’emprunt et ainsi de relancer le développement des activités socio-économiques motrices de la croissance. Une politique « accommodant », a déclaré le gouverneur de la Banque centrale qui devrait être appliquée au moins jusqu’à la reprise de la croissance prévue en principe au premier semestre 2010. Les prévisions de croissance pour la période 2010-2012 seraient d’après les experts de l’ordre de 3,5% en moyenne dans la zone CEMAC. Mais cette situation reflète la dépendance des économies vis-à-vis des recettes du pétrole. C’est la raison pour la quelle l’institution exhorte les Etats membres à accélérer les «politiques de diversification des bases et production», notamment pour «élargir les sources de la croissance».

Le Comité de politique monétaire a également exhorté les entreprises locales à recourir à l’emprunt obligataire des marchés financiers pour accompagner l’investissement, contrairement à une pratique qui voudrait que ce soit les banques commerciales qui soutiennent les investissements. A ce titre, la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC) dont le siège est à Libreville, au Gabon, et la Bourse nationale des valeurs mobilières du Cameroun, la Douala Stock Exchange (DXE), sont disposées à soutenir les économies locales, a rassuré le CPM. Mais ici encore les experts sont peu optimistes car la seule volonté politique ne suffirait pas à régler tous les problèmes des marchés financiers de la zone CEMAC.
Toutefois, les experts ont apporté une bonne nouvelle du coté de la maîtrisée de l’inflation. Il est à rappeler que les efforts des différents états en vue de contenir les effets de la vie chère ont porté leur fruit, en apportant une stabilité relative sur le marché interne.

Siège de la Beac, Yaoundé
www.beac.int)/n