Pour les prochaines présidentielles, il devra défier non seulement le président sortant Paul Biya, mais aussi John Fru Ndi son ancien camarade de parti
Construire un autre Cameroun
A 71 ans, Bernard Acho Muna est candidat à la présidentielle du 09 octobre 2011. Il représentera l’Alliance des Forces patriotiques (AFP). Il n’est pas le favori et le sait. Cela tient au fait qu’il devra combattre déjà contre Paul Biya, président sortant avec 29 ans de pouvoir et une volonté affirmée de son clan de le maintenir. Dans son propre fief aussi, il devra batailler contre John Fru Ndi, président du Social Democratic Front (SDF). Malgré tout, son atout serait d’après lui de jouir d’une bonne crédibilité. Les Camerounais ont besoin d’un candidat crédible, intègre, honnête; un homme qui a de l’amour pour son pays. Quelqu’un qui soit capable d’asseoir le changement tant souhaité et attendu. Je suis ce candidat, capable d’impulser le changement et la refondation d’une nouvelle société camerounaise portée vers des valeurs éthiques; la métamorphose des mentalités. Je suis prêt à uvrer pour un pays qui s’ouvre à de nouveaux investisseurs en tordant le cou à la corruption qui à ce jour, est un véritable fléau, frein au développement, a-t-il déclaré, alors qu’il venait de déposer sa candidature. Son programme politique est inscrit dans une plate forme, intitulé «Ensemble Construisons le Cameroun». Il rejette l’idée d’une candidature unique de l’opposition. De 1992 à ce jour, toutes les tentatives ont échoué. Les Camerounais n’ont plus foi qu’on puisse trouver ce candidat, même s’ils ont foi au changement. D’où la nécessité d’avoir quelqu’un comme moi, capable en ce moment, de leur rapporter ce changement a-t-il fait savoir sur ce sujet précis.
Pour une transition efficace
En résumé, le candidat de L’AFP pense que la création d’un Cameroun fort, développé et prospère, passe par l’élaboration d’une constitution qui rencontre l’assentiment et les aspirations de tous les Camerounais. Une constitution qui consacre la suprématie des institutions sur les intérêts individuels. Travaillons dans le sens de toujours faire dominer l’intérêt général. Un pays de bâtisseurs se reconnaît par la solidité de sa constitution et le respect dû aux institutions. Je vais veiller à ce que chaque Camerounais respecte la constitution. Nous ne sommes pas condamnés à être des éternels voleurs, corrupteurs et corrompus, des menteurs, des tricheurs et des imposteurs. Faire régner une justice sociale, redonner confiance aux Camerounais et améliorer leurs conditions de vie. j’en fais mon serment, précise-t-il. Son message est celui de quelqu’un qui veut permettre aux Camerounais de vivre une transition efficace et pertinente. Je m’engage solennellement à n’effectuer qu’un seul mandat de cinq ans. A 71 ans, je n’ai pas besoin de m’éterniser au pouvoir. J’accepte de changer la société pour la laisser à une jeunesse consciente, responsable et crédible. Une jeunesse débarrassée de tous les avatars et les fléaux tels que la corruption a-t-il en plus commenté. Sa candidature étant aujourd’hui admise, il lui faudra convaincre le peuple de l’ensemble de ces bonnes intentions. Le premier challenge pour ce célèbre avocat se faire connaître de la masse.
Pour retrouver le respect
Pourtant, il bénéficie d’une solide réputation internationale et d’un héritage politique fort. Il porte le nom d’un père qui a marqué l’histoire du Cameroun, Solomon Tandeng Muna (ST Muna). Ce dernier ancien instituteur des Grassfields (région anglophone, nord ouest) devenu homme politique, Premier ministre du Cameroun, il aura été l’un des acteurs majeurs de la réunification des parties anglophone et francophone du pays. Bernard Muna lui, est d’abord procureur puis avocat. Il a observé les changements survenus au Cameroun et a développé un regard de plus en plus critique vis-à-vis de la politique menée par le pouvoir. Opposant du président Paul Biya, dès l’avènement du multipartisme, il sera parmi les fondateurs en 1990 du SDF (Social Democratic Front). Un parti qui a présenté un candidat à la présidentielle de 1992. En 1995 il quitte ce parti. Les raisons officielles de son départ restent très discutées. En 2007 il fondera l’AFP (Alliance des forces progressistes), qui se prépare à participer aux élections présidentielles déjà, puis municipales et législative de 2012. Tribalisme, corruption, mal gouvernance, Bernard Muna porte un bilan sévère sur les cinquante années d’indépendance camerounaise. Toute chose dont il pense qu’avec son aide le Cameroun pourrait surmonter. La chose la plus importante au Cameroun est de refaire un Cameroun qui embrasse les valeurs de probité, d’intégrité dans la gestion de la chose publique et la gestion de la société, quand un pays a perdu les valeurs positives, quand le degré de ces pertes est reconnu dans le monde entier, la crédibilité de notre pays, la crédibilité de notre État est dévalué, cela me frappe faisait-il savoir lors d’une de ses interventions.