La situation aura duré un peu plus de deux heures ce dimanche et on ignore officiellement ce qui est survenu
Six des dix régions du Cameroun ont été plongées dans le noir dans la soirée du dimanche 29 avril 2012, suite à une grosse coupure d’électricité. Dans la capitale Yaoundé, on a d’abord pensé à un délestage habituel avant de se rendre compte de l’ampleur de la situation. « J’étais aux alentours de la présidence de la république lorsque le courant est parti, la lumière est revenu au niveau du palais, mais pas dans les quartiers environnants. En arrivant au centre-ville, j’ai réalisé que c’était un problème général et j’ai essayé d’appeler des amis dans d’autres quartiers eux aussi étaient dans le noir », affirme Francine, étudiante à Yaoundé. En fait la coupure géante a touché les villes de Bafoussam dans la région de l’ouest, Bamenda dans le Nord-ouest, Buea dans la Sud-ouest, Douala dans le Littoral et Ebolawa dans le Sud. « Je suis à Bafoussam, et il n’y a pas de courant depuis une heure, presque toute la ville est dans le noir », a expliqué Serges un médecin résidant dans la localité. Presque toutes les personnes contactées dans cette zone disaient la même chose dans les autres régions. Seules n’étaient pas concernées les régions de la partie septentrionale du pays (Adamaoua, Nord et Extrême-nord), ou des sources contactées ont fait part de ce qu’il n’y avait pas de coupure d’électricité et aussi la région de l’Est (Bertoua). Pour l’instant on ignore encore ce qui s’est passé, pour que survienne une telle situation.
En 2008 déjà, l’ensemble de ces localités s’étaient retrouvées sans courant. Chez AES Sonel l’opérateur, on avait alors expliqué que la situation était due à une défaillance au niveau de Song Loulou, la principale zone de production de l’électricité qui est distribuée dans les principales villes du grand Sud, à l’exception de Bertoua dans la région de l’est. D’autres fois on a utilisé l’argument d’un transformateur ou d’un câble souterrain en difficulté. Pour certains experts, ce type de problème qui peut survenir mais qui est récurent au Cameroun, est la manifestation du caractère défectueux du réseau de distribution. Vincent Nkong-Njock est l’un d’eux et expert à l’Agence International de l’Energie Atomique. De passage au Cameroun en mai 2011, il faisait part de ses suggestions pour une meilleure politique énergétique dans le pays. « Les investissements ne doivent pas seulement concerner les infrastructures. Construire un barrage c’est bien, mais cela ne suffit pas à résoudre les problèmes d’énergie. Il y a toute une vision à avoir sur d’autres aspects comme celui du transport de l’énergie, de sa gouvernance, sa distribution et aussi les dispositifs de sécurisation qui l’accompagnent. Si tous ces aspects étaient pris en compte, cela permettrait de réduire les coûts de production. Certains travaux seraient par exemple réalisés par des entreprises locales conformément à la déontologie de ce secteur. La question d’énergie n’est pas seulement une question de barrages », faisait-il savoir. Tard dans la nuit la situation du Black-Out s’est arrangée pour la ville de Yaoundé, dans les autres régions aussi, on parle d’un retour à la normale. Mais la question demeure, qu’est ce qui s’est passé ?
