La nomination de ce médecin d’origine coréenne, encore peu connu du grand public, a été entérinée lundi 16 avril
A New-York, les membres du conseil d’administration de la Banque Mondiale ont choisi lundi 16 avril 2012, un nouveau Président. Deux candidats prétendaient à ce poste. Le professeur Jim Yong Kim, proposé par les Etats-Unis et le Ministre des finances du Nigéria, Ngozi Okonjo Iweala. Le candidat de l’Amérique soutenu par l’ensemble des pays développés et la Russie, a été désigné pour prendre la succession de son compatriote Robert Zoellick, qui a dirigé la banque depuis 2007. Pour les Etats-Unis d’Amérique, Jim Yong Kim, médecin et anthropologue était un grand atout. Son origine asiatique mettait en difficulté les ambitions des pays émergeants, soutenant dans leur majorité, la candidature de la Nigériane Okonjo-Iweala, très appréciée des fonctionnaires de l’institution, où elle a passé 25 ans de sa carrière et tenté du mieux qu’elle pouvait, de remettre en cause la tradition. Au niveau de la Banque, il n’a pas été précisé comment s’est opéré le choix. Les administrateurs ont choisi Jim Yong Kim comme président pour un mandat de cinq ans commençant le 1er juillet, a indiqué l’institution dans un communiqué. « Les candidats finaux ont reçu un soutien de différents pays membres, ce qui est une indication du calibre de ces candidats ». Aucune référence n’a été faite au « consensus » qu’étaient censés trouver ces pays membres, notamment ceux de la ligne, qui espéraient que les choses avancent.
Par tradition et depuis la création de ces institutions, un arrangement tacite avec les européens permet aux américains de monopoliser le poste de président de la BM. En échange, les Européens ont monopolisé de la même manière la direction de l’autre institution financière, le Fonds monétaire international (FMI). Pour sa première déclaration, le nouveau patron de la Banque Mondiale a fait savoir son ambition d’aligner la Banque aux exigences d’un monde en perpétuel changement. Il s’est aussi engagé à travailler avec tous les partenaires au développement, « les anciens comme les nouveaux », sans doute pour faire référence à certains pays « émergents », dont le plus imposant reste la chine. Il s’est aussi approprié le concept de « croissance inclusive »
Le nouveau patron de la Banque Mondiale hérite d’une institution en pleine mutation, dans un univers qui lui-même a beaucoup changé. Peu connu, y compris dans son propre pays les Etats-Unis, avant d’être sélectionné par le président Barack Obama, ce praticien de la santé publique, devra surmonter le scepticisme d’une bonne partie de la corporation des économistes, qui lui reproche un certain manque d’expérience financière et en diplomatie économique. Jim Yong Kim a effectivement consacré une partie de sa carrière à la recherche sur la tuberculose et le sida. Il a aussi travaillé à l’Organisation mondiale de la santé, l’OMS, avant de devenir, en 2009, président de l’Université de Dartmouth dans le New Hampshire aux Etats-Unis. Ce qui aux yeux d’autres experts, est un véritable atout dans le contexte actuel des objectifs de développement dans le monde. Il (Jim Yong Kim Ndlr) est une opportunité pour les programmes santé de l’institution et les millions de personnes qui à travers le monde souffrent de maladies, a fait savoir Mark Weisbrot, Co directeur d’un centre de recherche économique aux États-Unis, ajoutant, que jusqu’ici: ‘la Banque mondiale a souvent servi des intérêts corporatiste’, et qu’avec le nouveau président, un espoir pour plus de social dans la stratégie de la Banque était aujourd’hui bien fondé. Les organisations non gouvernementales ont pour leur part réservé leur jugement. Ce n’est pas évident de savoir s’il va être un puissant réformateur de la Banque, en particulier parce qu’il va devoir faire allégeance au gouvernement américain qui l’a placé à ce poste, a déclaré Peter Chowla, coordonnateur du Projet Bretton Woods, site internet critique du FMI et de la Banque mondiale rédigé par un collectif d’ONG. C’est la première fois depuis 68 ans, que le poste de président de la Banque Mondiale soit disputé à un américain, notamment par un ressortissant d’un pays en développement. Un signe qui pour certains, indique que les choses bougent
