Confrontées à la récurrence des attaques, les populations des localités voisines du Nigeria vivent dans la peur.
La région de l’Extrême-Nord est en proie aux exactions de la secte terroriste Boko Haram. Même si les attaques n’ont pas atteint le pic observé entre 2014 et 2016, elles y sont quasi quotidiennes, révèlent des organisations internationales sur place.
L’Ong Amnesty international a documenté 275 homicides dont 225 portés contre des civils entre janvier et novembre 2019. L’organisation fait également état de pillage et d’incendie de maisons et de centres de centres de santé par les membres de Boko Haram.
« Les personnes que nous avons rencontrées dans l’Extrême-Nord du Cameroun vivent dans la terreur. Elles ne se demandent plus s’il y aura de nouvelles attaques mais quand cela arrivera. Elles se sentent complètement abandonnées », déclare Samira Daoud, directrice régionale par intérim d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
L’organisation appelle les autorités à renforcer de toute urgence la protection dans les zones affectées à l’instar de Tchakamari, Tourou, Moskota, Gossi, Gakara, Mora…
Boko Haram sévit au Cameroun depuis 2013. La secte a débuté ses activités par des enlèvements avant de passer à la vitesse supérieure au travers d’attaques et d’attentats Kamikaze. Ses actions au Nigeria, au Cameroun et dans toute la zone du bassin du Lac Tchad ont contraint les pays concernés à s’unir autour d’une action militaire commune appelée Force multinationale mixte. Laquelle a mené des opérations jusque dans la forêt de Sambissa, au Nigeria, considérée comme le bastion de Boko Haram. Depuis 2016, Boko Haram est affaibli même si l’on assiste progressivement à un regain de ses activités. Seulement, les scènes d’horreur qui ont lieu dans l’Extrême-Nord ne reçoivent plus qu’un faible écho médiatique et politique, l’attention étant en grande partie portée sur le Nord-Ouest et le Sud-Ouest en crise.
Medecins sans frontières (MSF) appuie le gouvernement dans des opérations médicales à l’Extrême-Nord est intervenu auprès de 73 blessés de guerre depuis le début de l’année. L’Ong relate des récits tragiques recueillis auprès de survivants des attaques de Boko Haram rencontrés durant ses activités. Ces témoignages laissent voir la précarité et la détresse de ces personnes qui se retrouvent privées de leurs foyers et de leurs activités génératrices de revenus.