Le dernier rapport sur les activités du Bureau régional des Nations-Unies pour l’Afrique centrale (Unoca) préconise par ailleurs l’engagement de tous les pays concernés.
Le sixième Rapport sur les activités du Bureau régional des Nations-Unies pour l’Afrique Centrale (Unoca) a été présenté en début de semaine, le 12 mai 2014, au Conseil de sécurité de l’ONU par son Représentant spécial sortant, Abou Moussa. Dans ce document de 19 pages, l’Unoca s’alarme des rapts et attentats meurtriers auxquels se livre Boko-Haram, en particulier au Cameroun. L’organisme évoque ainsi l’enlèvement, dans la nuit du 04 au 05 avril 2014, de deux prêtres italiens et une religieuse canadienne dans la partie septentrionale du Cameroun. Hormis ce rapt, l’Unoca évoque un autre cas pour illustrer les actions de Boko-Haram au Cameroun.
«Le 13 avril, les forces de sécurité camerounaises ont tué par balles trois militants suspects de Boko Haram à Amchide près de la frontière nigériane. Le même jour, deux agents de sécurité au poste de contrôle camerounais ont été blessés », relève le rapport. A la lecture de ce rapport, le secretaire général des Nations-Unies, Ban Ki-Moon a déclaré : « Je me félicite des efforts qui sont faits pour renforcer la coopération aux frontières et engage les pays d’Afrique centrale concernés à coopérer avec le Nigéria pour mettre rapidement un terme aux activités des groupes armés et extrémistes qui continuent de compromettre la paix et la stabilité dans la région».
La position du Cameroun
Ce rapport a été publié au moment où la communauté internationale s’indigne de l’enlèvement de plus de 200 filles par Boko Haram depuis le 14 avril 2014 au Nord-Est du Nigéria. Certains médias occidentaux ont affirmé qu’une partie de ces filles aurait été conduite au Cameroun. Ce que le gouvernement a toujours réfuté, déclarant que le Cameroun n’est pas une base arrière de la secte islamiste qui sévit au Nigéria. Tout en affirmant par ailleurs sa collaboration avec le Nigéria, le pays que dirige Paul Biya a déclaré être opposé à un droit de poursuite sur son territoire.
A l’exemple du Cameroun, aucun pays frontalier du Nigéria n’a encore reconnu abriter des membres de Boko-Haram sur son territoire. Le président nigérian, Good-Luck Jonathan, désespéré de ne pouvoir compter sur ses voisins pour régler cette épine dans le pied du Nigéria qu’est Boko Haram, et face à laquelle il est décidément dépassé, a décidé de se tourner vers l’Occident. Le président de la première puissance économique du continent a mis de côté le discours souverainiste pour demander le soutien des grandes puissances, en commençant par la France. François Hollande ne s’est pas fait prier pour convoquer, le 17 mai prochain à Paris, un sommet pour lutter contre les groupes terroristes.
Les quatre Etats frontaliers du Nigéria (Bénin, Cameroun, Tchad et Niger) ont été conviés à ce sommet où la France va tenter de trouver une voie consensuelle pour aider le pays de Good-Luck Jonathan. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Union européenne y assisteront également. Après le 17 mai 2014, on verra si Good Luck aura de la chance face à Boko Haram.