Les Tunnels ferroviaires de NJOCK sont situés dans le village de MINLOH MALOUME (chefferie du village MINLOH) dans la grande forêt du département du Nyong et Kéllé, région du Centre, plus précisément à 15 kilomètres de la ville d’ESEKA sur le tronçon ESEKA-MAKAK. Ce site est un ensemble de trois (03) tunnels réalisés à mains d’hommes dans un massif de rocher (Liaa). Les Allemands avaient construit le chemin de fer du Cameroun jusqu’au village NJOCK jusqu’à la fin de la première guerre mondiale. Après la défaite de l’Allemagne lors de la première guerre mondiale, la France qui hérite du Cameroun va prolonger le chemin de fer jusqu’à la ville de Yaoundé. Il est important de mentionner que la réalisation de ces tunnels a été une tâche herculéenne en ceci qu’elle nécessitait une main d’œuvre abondante. Les populations avaient été mises à contribution, selon les termes officiels, pour payer par des travaux gratuits et forcés un impôt à la valorisation des territoires. Lors du lancement des travaux, MBILLA, le chef supérieur de la région, était parmi les principaux pourvoyeurs de main d’œuvre : d’où le nom de Mbilla Liaa. (La grotte de Mbilla).
Par la suite, l’administration française avait élargi son espace de recrutement au-delà des limites de la chefferie de ce chef. Le caractère contraignant et pénible de ce travail nécessitait une main d’œuvre abondante constituée des jeunes forts et robustes. Cette œuvre titanesque reste aujourd’hui le témoignage éloquent des travaux forcés au Cameroun. Depuis les évènements tragiques de cette sombre époque, la mémoire collective conserve le souvenir de cette période tragique et dramatique au-delà de NJOCK. De nombreuses langues camerounaises ont intégré ce terme pour signifier tâches et travaux difficiles: le bilan était lourd. Les morts se sont parfois comptés par centaines et milliers.
VLCAM