La rédaction de Journal du Cameroun vous souhaite une bonne année 2009.
A 14h ce mardi 23 décembre 2008, le marché du Mfoundi grouille de monde. Il est quasiment difficile de circuler. Des camions et autres gros véhicules approvisionnent sans cesse les magasins sous les décibels de la musique qui emplit l’espace. Les clients ne cessent de garer leurs véhicules. En famille, en couple, en solo, tout le mode fait des emplettes comme si l’on avait attendu la fin d’année pour recommencer à vivre. Et devant cette soudaine affluence de la demande, les commerçants se frottent les doigts. Les prix ont grimpés. Ce qui ne rend pas la tâche facile aux consommateurs : « Tout coûte cher ici aujourd’hui. Je regrette d’avoir attendu ce moment pour faire mes achats », regrette Rica, présidente d’un établissement de service traiteur ». Même chanson chez Sylvie, hôtelière, qui dit être confrontée à une pénurie de poisson.
Mais les bouchers, eux, déplorent une diminution des acheteurs. « Les affaires vont moins bien que par le passé. A pareil moment l’an dernier, il y avait affluence devant nous », se plaint Zackari. Si la viande est peu sollicitée, les habits attirent particulièrement. Abdou, revendeur de pantalons jean déconseille de « s’approvisionner en cette période. Il faut attendre que les fêtes passent, les prix vont redescendre puisque les clients se feront rares », dit -il. Mais les citadins semblent tous atteint par une fièvre de l’achat. Et les adeptes des métiers circonstanciels disent en tirer grand profit. Marc est entouré de plusieurs de sapins synthétiques aux couleurs de différents verts. Certains sont foncés, d’autres clairs. Les prix, selon ses dires, varient de 1500 Fcfa à 6000 Fcfa. Il vend aussi des guirlandes de couleurs variées à 100 Fcfa l’unité. Un autre métier qui suscite la joie de ceux qui les pratiquent, celui de porteur. Stéphane, élève en classe de 4e, qui le pratique depuis la semaine surpassée dit gagner en moyenne 2500 Fcfa par jour. Seulement, l’arrivée massive des autres élèves au marché a diminué les sollicitations des clients. Dans cette atmosphère de préparatifs, il est une autre catégorie qui se fait beaucoup d’argent, dans les poches des clients distraits. Les pickpockets rôdent plus que jamais.
Dans les supermarchés, bien qu’autant sollicités que les marchés, les pickpockets semblent heureusement absents. Les parents peuvent alors y acheter les jouets de leurs enfants en toute quiétude. Mais il faut payer le prix. Selon le responsable du supermarché Skt, une véritable ruée sur les jouets de son établissement est perceptible depuis quelques jours. «Tout passe. Les poupées, les voitures, les grands et les petits jouets, les jouets éducatifs, les petits ordinateurs. mais les affaires ne passent pas encore bien. On espère que ça va aller », espère t-il. A la Poste Centrale, jouets, Cd, livres et autres bouquins s’entremêlent désormais sur les stands. Là aussi, les parents affluent. Pelagie, gardien de prison est de ceux-ci : « Je paye en fonction des commandes des enfants. Mais il est des jouets que je ne puis acheter comme des pistolets. Nous avons choisi des jouets qui peuvent servir à l’évolution de l’enfant. C’est le cas de ces « games ». L’enfant a l’habitude de jouer avec mon téléphone. Je lui donnes donc ceci pour qu’il laisse désormais mon téléphone. Un autre a demandé une voiture télécommandée. J’ai vu que ça correspond au souci d’éducation. C’est pourquoi je le lui achète », précise t-elle.
Trafic dense
Une autre image de cette veille de Noël, c’est celle des fonctionnaires faisant le pied de grue devant les banques pour retirer leurs salaires. C’est également la longue attente des fonctionnaires sur les bordures des routes. Les véhicules de transport en commun sont pleins à craquer. Les taxis forts sollicités se raréfient. Et les conducteurs de taxi de se bomber le torse : « les gains ont augmenté. N’eurent été ces embouteillages, nous aurions des gains vraiment arrondis en ces périodes de fêtes », signale Cyrille, assis dans son taxi.