Propos de l’ambassadeur de France au Cameroun, présent à Douala pour le vernissage de l’exposition «Céramiques d’artistes depuis Picasso»
Excellence, qu’est ce qui explique votre présence à Doual’art ce jour?
La qualité de cette exposition est extraordinaire. C’est une démarche que nous avons lancé il y a deux ans et qui consiste à organiser chaque année des expositions d’art contemporain à la fois à Yaoundé et à Douala. Cette fois ci c’est sur le thème de la céramique et nous y associons les meilleures institutions françaises d’art contemporain, le centre national des arts plastiques, le fond national des arts contemporain (FNAC). Je crois que nous avons là une réunion exceptionnelle d’ uvres d’artistes qui vont de Picasso aux artistes les plus contemporains. Ce sont des commandes publiques, ce sont des uvres qui appartiennent au patrimoine de l’Etat et nous sommes heureux de pouvoir montrer au public camerounais l’état actuel de la création française en matière de céramique. Nous avons en même temps une autre exposition au Centre culturel Français de Yaoundé sur le thème des « Visages » qui sera plus axée sur les arts graphiques, le dessin , la photographie et nous avons aussi deux artistes français qui ce sont rendus à Bandjoun dans le centre d’art du peintre camerounais Barthélémy Toguo qui est un artiste mondialement connu, peut être moins connu au Cameroun que partout ailleurs dans le monde. Et c’est une démarche qui se situe dans une perspective d’échange artistique entre la France et le Cameroun. C’est la raison pour laquelle le centre national des arts plastiques commence à faire des acquisitions d’ uvres d’artistes camerounais, on a commencé par des uvres de Boris Nzebo, on espère qu’il y aura d’autres acquisitions qui permettront aux français d’avoir une meilleure connaissance de la création artistique au Cameroun puisque ces uvres font maintenant partie des musées nationaux français et pourront être exposées. Donc je trouve que cette exposition est vraiment exemplaire puisque même en France il est rarissime de voir un tel ensemble de céramiques d’artistes aussi réputés. Je suis heureux que cette exposition se passe ici à Douala, je suis aussi heureux parce que ça va de paire avec la décision que nous avons prise de poursuivre et d’accentuer les activités de notre centre culturel à Douala qui ne s’appellera plus centre culturel français mais qui s’appellera Institut Français du Cameroun, ce sera une sorte de dénomination générique pour l’ensemble des opérateurs culturels français publics dans votre pays.
Quelle est la place de la culture africaine et camerounaise en particulier, puisque nous y sommes, dans la politique culturelle de la France?
Nous souhaitons bien évidemment l’encourager de toutes les façons possibles en soutenant la création de films par exemple, on a un organisme qui s’appelle le fond Sud qui aide les pays du sud et notamment le Cameroun dans la production de films. On soutient par exemple depuis la première édition, le festival Ecrans Noirs avec Bassek Ba Kobioh. On soutient des metteurs en scène comme Joséphine Dagnou qui a fait un film qui a eu un succès en France. Et si on pouvait aider à recréer une ou deux salles de cinéma au Cameroun nous en serions très heureux. Nous avons d’ailleurs un volet du C2D dans le domaine culturel qui est doté à hauteur de cinq cent millions de FCFA, avec cela on peut faire des choses. Nous projetons de faire justement une étude sur les aspects économiques de la culture. Parce que l’art ca se regarde mais ca se vend aussi. Quand un écrivain écrit c’est pour vendre, quand un artiste crée un tableau c’est généralement aussi dans l’espoir de trouver un acquéreur. Donc c’est toute une série de retombées économiques qui peut naître de la culture que ça soit l’architecture ou le cinéma. Donc c’est tout ceci que nous souhaiterions encourager en partenariat avec le Cameroun pour développer à la fois la créativité de tous ces artistes et artisans camerounais et faire en sorte qu’elle soit mieux connue à l’étranger et mettre mieux en valeur l’un des gros atouts du Cameroun.