La célébration du cinquantenaire est prévue ce 11 décembre dans la ville de Bobo-Dioulasso .
La ville de Bobo-Dioulasso qui doit abriter les festivités du cinquantenaire de l’indépendance du Burkina-Faso le 11 décembre 2010 a fait peau neuve en attendant de nombreux invités. Depuis qu’elle a été désignée en décembre 2009 par les autorités pour recevoir la célébration de la fête nationale, la seconde ville du Burkina-Faso, Bobo-Dioulasso, a commencé à se préparer. De nombreux chantiers ont en effet été lancés au mois de juin 2010 par l’état mais aussi par les autorités communales dans le but de rendre plus belle et plus accueillante la ville hôte de la manifestation.
Une trentaine de chefs d’état invités, plus de 7 000 défilants et 5 000 places assises pour la parade militaire et civile, des inaugurations d’infrastructures et de monuments à la pelle et bien d’autres encore – autant de personnes et d’activités attendues qui ont été confirmés par le comité d’organisation lors d’un point de presse. A ce jour, tous ces chantiers sont pour la plupart achevés et la ville présente un nouveau visage. En effet, dans le cadre de la fête, une cité comprenant 350 villas, dénommée Cité du cinquantenaire, a été construite. De même qu’un hôtel administratif, destiné à abriter les représentants des différents ministères de l’état. Seize kilomètres de routes ont été également bitumés ou réhabilités dans la ville, tandis qu’un monument dit Monument du cinquantenaire a été érigé sur un grand carrefour de Bobo-Dioulasso. Enfin, une cité présidentielle construite autour de la résidence du président du Faso: Elle comprend une vingtaine de villa de grand standing et servira à héberger les chefs d’état invités à la fête. De nombreuses activités ont été inscrites dans le programme de célébration du cinquantenaire de l’indépendance: Une cérémonie de décoration des personnes ayant contribué au développement du pays et un tournoi de football international qui a regroupé des équipes juniors d’Afrique (Egypte, Cameroun, Niger, Mali, Burkina Faso), d’Europe (France, Pologne) et d’Amérique (Brésil). La finale de cette compétition est prévue pour ce vendredi 10 décembre à Bobo-Dioulasso. Environ 6 000 civils et militaires devraient participer à l’activité phare de la fête nationale, le grand défilé, prévu pour le samedi 11 décembre 2010.
Le Burkina-Faso se trouve cependant aujourd’hui à la croisée des chemins. Né dans les années 60, l’état cherche encore sa voie à travers de multiples réformes qui se heurtent à l’emprise des intérêts néocoloniaux. Ceux-ci pèsent de manière insidieuse dans les prises de décision tant en politique qu’en affaires. Cela se ressent nettement sur les marchés internationaux (prix du coton par exemple) et les négociations avec l’Union européenne (Accords ACP/UE). Au fil du temps, le Burkina a enregistré de nombreuses expériences mais elles n’ont presque jamais été capitalisées et mises à profit. Des états d’exception aux républiques expérimentales, c’est l’éternel recommencement. L’état burkinabè n’a presque pas de continuité du fait de l’ampleur des règlements de comptes, du clientélisme, de la corruption, de la gabegie et de la petitesse d’esprit de certains. Tant et si bien qu’au plan politique, l’électorat, aujourd’hui désabusé, se désintéresse de plus en plus de la chose politique. Les dernières consultations électorales l’ont prouvé: La fracture est réelle entre électeurs et classe politique. Pour en mesurer l’importance, il suffit de se rappeler que ce pays fut parmi les premiers en Afrique à avoir connu un soulèvement populaire (1966) et une mise en ballottage d’un chef d’état en exercice (1978). On était donc en droit d’attendre de ce cheminement politique un certain raffinement et non ce score de 80% acquis par Blaise Compaoré, candidat à sa propre succession. Surtout qu’à lui seul, il totalise 23 années de pouvoir sur les 50 ans d’indépendance du Burkina-Faso.
