Ces soldats réclament le versement d’une indemnité de logement
Les militaires burkinabè expriment leur colère par des manifestations publiques. Des tirs ont été entendus jeudi 14 avril au soir près du palais présidentiel au Burkina Faso, après un soulèvement des gardes militaires qui réclament le versement d’une indemnité de logement. Environ deux heures après le début de la fusillade vers 22hGMT, des tirs ont également été entendus près de la station de radio d’Etat à Ouagadougou, la capitale. Des dizaines de soldats du régiment présidentiel du Burkina Faso se sont mutinés dans la nuit de jeudi à vendredi 15 avril à Ouagadougou. Après s’être cantonnés à des tirs dans leur caserne, ils sont sortis en tirant en l’air. La mutinerie s’est étendue vendredi matin à trois autres camps militaires de la capitale burkinabè. Le mouvement était marqué par beaucoup de pillages de la part des soldats. Le domicile du général D. Diendiéré, chef d’état-major du président Blaise Compaoré, a été totalement incendié.
Le président Blaise Comparoé ne se trouvait apparemment pas dans le complexe, a-t-on appris. Au pouvoir depuis 24 ans, il l’a quitté dans la nuit pour se rendre à Ziniaré, sa ville natale, à 30 km de la capitale, fuyant la fureur de ses militaires. Plusieurs dizaines de soldats du régiment présidentiel du Burkina Faso, qui avaient entamé jeudi soir un mouvement de contestation dans deux casernes, sont sortis dans les rues de Ouagadougou où ils tiraient en l’air ce vendredi 15 avril matin.
On se souvient qu’en fin mars, des militaires en colère s’étaient emparés d’armes de guerre dans des garnisons de plusieurs villes du pays, et avaient tiré en l’air dans les rues, pillé des boutiques et libéré certains de leurs camarades condamnés et emprisonnés pour des affaires de m urs et des viols. Après ces incidents, le président Compaoré avait rencontré toutes les composantes de son armée, des simples soldats aux généraux, et annoncé la fin de la crise à l’issue de ces rencontres. La révolte de ces soldats avait été précédée par un mouvement de contestation de jeunes étudiants à la suite de la mort, fin février, d’un des leurs tué lors d’une manifestation. D’autres manifestations s’étaient produites par la suite dans tout le pays, faisant au moins six morts, dont quatre étudiants. Cette double protestation des militaires et des jeunes a constitué l’une des plus graves crises qu’ait connue le régime du président Compaoré, un ancien militaire arrivé au pouvoir il y a 24 ans à la faveur d’un coup d’Etat ayant renversé et tué son ancien compagnon Thomas Sankara, figure emblématique de l’émancipation africaine. Il a été réélu en novembre dernier, mais cette présidentielle a été contestée par l’opposition.
