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Bus «pourris-moisis» de la Can: carton rouge pour le gouvernement

Par J. Rémy Ngono Alors que la CAN féminine démarre ce samedi (19 novembre 2016, Ndlr) au Cameroun, les délégations…

Par J. Rémy Ngono

Alors que la CAN féminine démarre ce samedi (19 novembre 2016, Ndlr) au Cameroun, les délégations découvrent un accueil d’une rare indigence du pays organisateur qui ne respecte pas l’engagement minimal de transporter les sélections dans des bus confortables aux couleurs de leur nation.

C’est avec une mine d’enterrement, la bouche attachée, les yeux enragés que la délégation égyptienne est montée dans un bus hideux sur lequel est écrit  » Touristique Express ».

Les bus neufs promis par le gouvernement ont disparu de la circulation. Les bus habitués à prendre feu ont été réquisitionnés dans les agences de voyage. Avec des rétroviseurs rouillés, certains pare-brise lézardés, ils ont été peinturlurés et maquillés à la hâte tels des voitures volées, ont été bloqués par leurs propriétaires qui exigent le règlement de 50% du montant de leurs factures.

Le 12 mars 2016, l’ambassadrice d’Italie est partie rencontrer le ministre camerounais des transports, Alain Mebe Ngo’o, pour une offre de véhicules de transports à travers la firme respectable IVECO. Il a refusé. Le 15 avril 2016, c’était le tour de l’ambassadeur d’Égypte de faire une proposition de 100 bus au prix presque cadeau pour « la contribution de l’Égypte au lancinant problème des transports urbains au Cameroun ». La société égyptienne MDC était prête à livrer immédiatement les bus.

Par un tour de passe- passe sans appel d’offres, le ministre des Transports annonce le 30 août 2016 la signature d’un contrat avec une société portugaise pour 150 autobus. Il s’autoglorifie, fait des homélies grandiloquentes et succulentes en précisant que ces bus climatisés – tropicalisés de marque Mercedes, seront équipés des moteurs puissants comme des avions. En plus, la société portugaise devrait construire tout de suite 26 terminaux archi-modernes, 579 arrêts bus ultra- sophistiqués équipés de toilettes parfumées et des systèmes de vidéo – surveillance.

Les bus VIP annoncés au Cameroun le 30 octobre 2016, ne sont jamais arrivés. La société de Transports collectifs (STECY) créée avec un capital de 100 millions et dont le siège est à YaoundéÌ , n’existe nulle part. Mais elle a réussi à faire décaisser à deux banques camerounaises, des centaines de millions qui sont allés garnir les comptes d’EXIMTRANS SARL IRMAOS, une société écran qui est un écran de fumée au Portugal.

Au final, après tant de rêveries et de supercheries, les voyous repentis du gouvernement profitent de ce gâchis pour débloquer des montants faramineux dans les caisses de l’État. Sous prétexte de relancer les opérateurs économiques nationaux, les montants injectés pour la location des bus dépassent l’achat des bus neufs en Égypte ou en Italie. Les agences BUCA VOYAGES et VOYAGEUR VIP qui louent les bus au gouvernement, appartiennent au ministre des Transports Alain Mebe Ngo’o qui utilise un prête-nom.

Les deux CAN qu’organise le Cameroun, ne sont que des occasions pour démontrer que l’addiction à la corruption et les détournements de fonds, sont les seuls sports favoris ouÌ€ la sélection nationale que dirige le LION INDOMPTABLE Paul Biya, détient le trophée de double champion du monde. Comme le dit un proverbe africain : « la souris apprend à ses enfants à ronger les greniers d’arachides ».


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