Le ministre du commerce Luc Magloire Mbarga Atangana a prescrit la tolérance zéro en matière d’exigences notamment pour ce qui est des mauvaises pratiques d’après récoltes
Le gouvernement camerounais a lancé vendredi le 9 août dernier, la campagne cacaoyère pour la période 2013-2014. Il a été question au cours de la cérémonie qui s’est déroulée à Ambam dans la région du sud, de faire un bilan de la campagne précédente afin de mieux aborder la nouvelle. Le ministre du commerce Luc Magloire Mbarga Atangana a prescrit la tolérance zéro en matière d’exigences notamment pour ce qui est des mauvaises pratiques d’après récoltes. Au cours de cette campagne, il sera entre autres questions de rééduquer les producteurs sur la fermentation. « Le cacao doit être fermenté pendant cinq jours après la récolte. Il faut revenir aux bonnes méthodes traditionnelles qui ont fait leurs preuves », a prescrit le ministre. Autre question abordée, celle sur les techniques de séchage. Le ministre a expliqué que le marché à l’exportation a mis en place un certain nombre de réglementations en ce qui concerne la teneur en hydrocarbures polycycliques aromatiques (la teneur en goudron) aux fins de protéger la santé des consommateurs. « Il faut cesser le séchage du cacao sur le goudron car la santé vaut pour tout le monde », a-t-il précisé. Pour encourager les producteurs, une 2e édition de Festicacao se tiendra du 28 au 30 novembre prochain. Concernant l’aspect qualité, le directeur de l’Office national du cacao et du café (Oncc), Michael Ndoping, a promis que les laboratoires de son institution vont veiller au contrôle des fèves.
La notion de qualité semble désormais à l’ordre du jour pour un cacao camerounais qui peine à retrouver son pouvoir des années passées. Dans le fond, le gouvernement a annoncé la création d’une académie nationale du cacao. Mais de l’avis des experts, la situation de la production camerounaise est plus complexe. Un des problèmes est celui des surfaces cultivées. Au contraire des pays comme le Ghana et la Côte d’Ivoire qui possèdent des larges étendues de terres cultivées, la production au Cameroun est le fait de petits producteurs et de petites surfaces (2 hectares maximum). Cette configuration ne permet pas des investissements massifs dans le domaine et contraint donc les paysans sans ressources à être attirés par l’appât du gain. Pour une raison qu’on ne peut expliquer, le gouvernement n’a pas pensé à forcer les regroupements de producteurs, en accordant des incitations pour de telles initiatives. Ceux-ci mal formés et sous informés ont conservé les pratiques qui datent d’une époque dépassée. D’un autre côté, le gouvernement ne se montre pas suffisamment fort à l’égard des intermédiaires. Peu de règles encadrent l’exercice de cette activité et ils sont ceux qui se font le plus d’argent sur le dos des producteurs, qui au final n’ont pas de ressources pour investir dans leurs productions. Des experts recommandent que soit établie une véritable stratégie du Cacao. Celle-ci devrait intégrer la traçabilité des lots, l’incitation au regroupement pour les planteurs et soit l’octroi de facilités aux multinationales pour s’installer dans le pays, ou alors un encadrement plus pertinent des producteurs qui acceptent de se regrouper.

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