En prenant la place d’Alex Van Elk Matthijs Boertien a aussi hérité du casse-tête chinois que représente la gestion de cette entreprise
Camair Co n’a pas vraiment communiqué sur les résolutions de son Assemblée Générale du 6 juin 2013 mais déjà les échos venant de l’entreprise sont ceux de la persistance des crises entre le personnel et la direction de l’entreprise. Une crise que le nouveau directeur Général Matthijs Boerten comprend tout en émettant des réserves sur certaines revendications. « Le mémorandum qui m’a été adressé par les représentants du personnel le 24 mai dernier soulève des problèmes dont certains méritent d’être traités en urgence ; et c’est ce que nous sommes en train de faire. Sur les problèmes sociaux, je suis d’accord qu’il faut trouver rapidement des solutions », a-t-il fait savoir dans une interview accordée au quotidien à capitaux publics Cameroon-tribune. Toutefois il a jugé certaines de ces revendications non réalistes. «Il faut éviter les amalgames. Par exemple nous demander de convoquer le Contrôle supérieur de l’Etat et la Conac pour «assainir les comptes» ou d’aller auditer nos partenaires, c’est se perdre un peu. Je poursuivrai le dialogue que j’ai institué avec les représentants du personnel, notamment ceux qui veulent bien voir la situation s’améliorer à Camair-Co. Mais je refuse toutes formes de chantage et les tentatives de déstabilisation de la compagnie» a jouté le responsable.
Pourtant les employés de la Camair co au-delà des préoccupations que le DG a jugées irréalistes, posent des problèmes fondamentaux de l’exploitation d’une compagnie aérienne. Selon des sources proches de l’affaire, les délégués du personnel dans leur lettre exigeaient entre autres la résolution de tous les problèmes sociaux (assurance maladie, commission de reclassement, profils de carrière, redéploiement du personnel, paiement des primes et indemnités diverses, statut du personnel, clarification du traitement du personnel affecté, etc.) Ils ont demandé que «l’assurance risque professionnel du personnel naviguant; le paiement de toutes les heures supplémentaires illégalement rejetées; le paiement de la prime de rendement décidée lors de la tripartite de décembre 2012; le paiement de la prime des ventes à bord; l’harmonisation par rapport à tous les pilotes de la base calcul des primes, des heures de vol et des repos; l’acquisition du logiciel de paie» puissent être de nouveau mis en place. « C’est un problème qui ne dépend pas de nous mais du ministère des marchés publics. A ma prise de fonction en janvier dernier, j’ai trouvé que le processus de sélection d’un prestataire avait été initié par mon prédécesseur. Ce processus est toujours en cours au niveau du ministère des marchés. Une société d’assurance avait été retenue, mais le personnel n’en veut pas parce que nous avons déjà travaillé avec elle sans être satisfaits de ses prestations. Le ministère a proposé un autre assureur qui commencera ses prestations très bientôt. Entre-temps, pour pallier le vide actuel, nous avons pris des mesures en interne pour régler directement la prise en charge de l’ensemble de notre personnel », a expliqué monsieur Boerten. La compagnie depuis son démarrage sur les cendres de la défunte Camair n’a pas vraiment pu décoller. Les équipes dirigeantes invoquent aujourd’hui des raisons qui avaient fait l’objet de critiques à l’initiative du projet: difficulté financière, concurrence, coût élevé de la maintenance et à cela il faut ajouter un management qui fait face à des défis.