Politique




Cameroun – Covid-19 : Maurice Kamto met le sérail en ébullition

Des contre-déclarations aussi virulentes que celle du président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun sont enregistrées. Des pontes du…

Des contre-déclarations aussi virulentes que celle du président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun sont enregistrées. Des pontes du régime se lâchent sur Maurice Kamto.  

Dans sa déclaration du 27 mars dernier, Maurice Kamto s’interroge sur l’absence de prise de parole du  chef de l’Etat face à la montée du Coronavirus dans le pays. Le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, se demande où est passé Paul Biya,  lui donnant sept jours pour s’exprimer.

Invitation sous fond d’injonction. La perception du parti au pouvoir, le RDPC,  là-dessus est sans équivoque. Il n’en fallait pas plus pour sortir l’actuel ministre du Travail et de la sécurité sociale, de son « confinement ».

Grégoire Owona répond à Maurice Kamto sur sa page Facebook. « (…) C’est honteux de vouloir utiliser le coronavirus comme munition politique, comme sujet de polémique, comme arme d’attaque personnelle et lâche contre le Chef de l’Etat. » Le membre du bureau politique du RDPC  poursuit :  « Et puis M. Kamto, qui êtes-vous pour donner un ultimatum de 7 jours à un Chef d’Etat? (…) M. Kamto ça suffit, ce n’est pas du MRC qu’il s’agit, mais de la vie de millions de camerounais et de milliards de femmes et d’hommes sur notre planète menacée. Vous gagneriez à observer les consignes du Président Paul Biya communiquées par le Premier Ministre Joseph Dion Ngute, ainsi que les conseils de l’OMS.»

Le professeur Jacques Fame Ndongo, Secrétaire à la communication du RDPC  n’est pas aussi resté insensible. Dans une réponse fleuve, le ministre de l’Enseignement supérieur décrypte sous le fond et la forme la déclaration du professeur Kamto. Lui dénichant une volonté  de pousser le peuple à l’insurrection. « Son stratagème insurrectionnel est voué à l’échec. C’est un coup d’épée dans l’eau. Dans la cosmogonie négro-africaine, cela s’appelle « la danse ou le zézaiement de la libellule » : gesticulation inopérante et impact zéro », écrit Jacques Fame Ndongo.

Certains thuriféraires du pouvoir de Yaoundé ont choisi, sans en assumer, de balancer sur les réseaux sociaux  un extrait du livre « Les septennats du président », récemment  publié par Oswald Baboke, directeur adjoint du Cabinet Civil de la présidence de la République. L’extrait proposé est intitulé : Paul Biya : un logiciel qu’on ne programme pas !

Dans cet extrait, l’auteur, parlant de Paul Biya affirme: «  Qu’on le sache, ses lenteurs apparentes ne sont pas signes d’indécision, mais de réflexion, de pondération, et de maturation. La réflexion mûrie précède l’action. Sa retenue constitue un atout de sagesse. » Dans le même texte, Oswald Baboke, homme politique de la région de l’Est écrit par ailleurs  que : « Il (Paul Biya) est droit, adroit, debout, vif et sportif. Coutumier des fonctions à très hautes températures, Paul Biya conserve une mémoire alerte. Le Président connaît ses dossiers, et reconnaît ses priorités. »

Les propos des collaborateurs du président de la République convaincront-ils Maurice Kamto de se mettre à l’écart et d’observer le gouvernement agir ?  La réponse,  au terme des sept jours qu’il a donnés au  chef de l’Etat pour faire une apparition publique avec des mesures fortes contre le Coronavirus.