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Cameroun : 3 311 ex-associés de groupes armés attendent leur retour à la vie civile

Selon les chiffres communiqués par le chef de centre régional 3 311 personnes vivent dans les centres DDR (désarmement, démobilisation, réinsertion)…

Selon les chiffres communiqués par le chef de centre régional 3 311 personnes vivent dans les centres DDR (désarmement, démobilisation, réinsertion) du Cameroun.

Au Cameroun, la réinsertion des ex-combattants tardent à se concrétiser. A en croire les chiffres communiqués par le chef de centre régional DDR de Mora à l’Extrême-Nord, Oumar Bichaïr, 2 600 personnes s’y trouvent actuellement. Soit « 684 hommes, 699 femmes et 1 217 enfants », précise-t-il. Dans la zone anglophone secouée par une crise sécuritaire depuis fin 2016, 342 repentis se trouvent en ce moment au centre DDR de Bamenda et 369 ont rejoint le programme à Buea.

Ces centres sont chargés d’offrir un cadre d’accueil et de réintégration sociale aux ex-combattants du groupe terroriste Boko Haram qui sévit dans la région de l’Extrême-Nord, ainsi qu’aux membres des groupes armés séparatistes dans les deux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Selon Stopblablacam, beaucoup attendent leur retour à la vie civile, dont certains déjà sur le point de départ.

« Ils sont nombreux qui sont en train de vouloir sortir, mais il faut mettre certaines données en place pour pouvoir ramener ces personnes dans la société. Le conflit est encore brûlant dans le Nord-Ouest. Donc, il faut prendre beaucoup de précautions avant de prendre certaines décisions qui peuvent avoir un impact énorme sur la vie de ces jeunes et sur les communautés d’accueil », affirme le chef de centre régional DDR de Bamenda, Henry Kum.

« Notre travail est de leur apprendre des petits métiers pour préparer leur intégration dans la communauté plus tard. Et ces communautés sont également prises en compte dans la préparation à cette réhabilitation. Si nous travaillons uniquement sur les ex-combattants sans travailler sur les communautés d’accueil et certaines victimes, la tâche ne sera pas facile », assure le chef de centre DDR de l’Extrême-Nord.

Afin de faciliter la réinsertion sociale de ces anciens associés de groupes armés ayant fait acte de reddition volontaire, les responsables DDR ont plaidé, mercredi 22 mars, pour le renforcement de la sensibilisation. Cette proposition fait partie d’un ensemble de recommandations formulées à l’issue d’une formation de trois jours organisée à Yaoundé sous l’égide de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), sur le thème : « Atelier compréhensif sur le processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration ».

« Le DDR est un processus international qui a lieu dans plusieurs pays. Cette formation visait à dégager des compréhensions communes sur les concepts de DDR pour l’ensemble du territoire camerounais, parce que les trois centres sont dans des localités fondamentalement différentes », a déclaré le chef de mission de l’OIM au Cameroun, Abdel Rahmane Diop.

L’OIM travaille avec le Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration (Cnddr) pour renforcer les capacités des acteurs en matière de DDR, dans le cadre de son programme régional de Désarmement, de dissociation, de réintégration et de réconciliation (DDRR) des ex-associés de Boko Haram dans l’Extrême-Nord, et depuis 2021 dans le Sud-Ouest.

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