Ce chiffre a été dévoilé le vendredi 31 août au cours d’un atelier de restitution de deux études au ministre de la Santé publique.
Deux études ont été menées dans le domaine de la santé au Cameroun en 2017 par le Programme d’appui à la santé de la reproduction (PASaR). La première porte sur « l’intégration professionnelle des sages-femmes/maïeuticiens au Cameroun » et la deuxième évalue l’impact des sages-femmes/maïeuticiens (SFM) aux centres de santé intégrés de l’Adamaoua et du Nord.
La cérémonie de restitution des résultats de ces deux études menées en partenariat avec le GIZ et le ministère de la Santé publique, s’est tenue vendredi dernier à la salle de conférences du Minsanté, sous la coordination d’André Mama Fouda.
Au cours de cet atelier, les responsables du GIZ et du Minsanté ayant participé à cette étude ont donné des chiffres qui font ressortir la situation des sages-femmes au Cameroun. La première étude, menée par le Dr Sophia Owsianowski, s’est appuyée sur les promotions 2015 et 2016 de sages-femmes formées dans les écoles de Yaoundé, Bertoua, Maroua et Buea.
La situation des SFM après la formation au Cameroun n’est pas très rassurante. La collecte des informations a été faite par divers moyens et « 134 étudiants ont répondu à l’appel du GIZ ». Parmi ceux-ci, « 71% ont indiqué qu’ils exercent comme SFM, dont 59, soit 62%, sous le statut de volontaires ou bénévoles. Parmi ceux qui n’exercent pas comme SFM, 14 sur 39, soit 36% travaillent comme stagiaires ou volontaires non rémunérés dans le secteur de la santé ou dans d’autres métiers. La proportion manquante se distribue entre manque d’emploi (23%), emploi dans un autre métier (13%), femme ou homme au foyer (10%) et 5% poursuivent leurs études ».
Les SFM doivent relever de nombreux défis, notamment celui de l’absence de rémunération. « Sur 95 SFM, 51 (61%) perçoivent un salaire régulier ou d’autres formes de compensation », est-il précisé dans l’étude.
L’un des défis majeurs est également le fait que les recruteurs préfèrent les infirmiers diplômés d’Etat et ceci est perceptible jusque dans la Fonction publique, ce qui rend difficile leur intégration.
C’est en tenant compte de tous ces éléments que le GIZ a décidé d’évaluer l’impact de la présence des SFM dans des centres de santé intégrés. Après un stage de recyclage, 15 stagiaires ont été déployés dans les centres de santé intégrés des régions du Nord et de l’Adamaoua pour une période de six mois. Ils avaient pour rôle d’assister les professionnels en fonction dans leurs tâches quotidiennes. Au terme de leurs stages, les experts du PASaR ont noté une baisse du taux de mortalité maternelle et infantile dans ces deux régions.
Au regard de tous ces constats, des propositions ont été faites au ministre de la Santé publique. La principale est d’augmenter les effectifs de SFM sur le terrain, en tenant compte des zones reculées qui en ont le plus besoin. La lutte contre la mortalité maternelle et infantile est un problème de santé publique.