Le chef de l’Etat du Cameroun a célébré mercredi son 86e anniversaire. Les festivités se sont déroulées dans l’intimité de son foyer.
A 86 ans, le président Paul Biya poursuit son septième mandat à la tête d’un pays qui lui a été confié par Ahmadou Ahidjo, le premier chef de l’Etat du Cameroun indépendant. Il a remporté le droit de diriger le pays jusqu’à l’horizon 2025 en devançant son principal rival, Maurice Kamto, par 71,28% des voix contre 14,9% à la présidentielle, le 7 octobre 2018.
Paul Biya, 86 ans dont 35 passés à la plus haute fonction de l’Etat et 57 dans les affaires publiques, est sans aucun doute l’homme dont l’appréciation est la plus mitigée dans le pays. Certains pensent qu’il est responsable de tous les maux du pays. Et pour le dire, la liste est longue : corruption, chômage, détournement de derniers publics, tribalisme, régression sur le plan économique, crise anglophone…
Pour ses sympathisants, personne n’est mieux qualifié que lui pour gérer le Cameroun. Ils lui vouent un soutien inconditionnel. Celui-ci a été perceptible tout au long de l’année 2017 et aussi en 2018, lorsqu’ils ont multiplié des appels pour que leur « champion » se présente à la présidentielle. L’enjeu était trop grand, des privilèges à préserver pour certains et la peur de l’incertitude pour d’autres.
36 ans au pouvoir. Paul Biya bat des records de longévité au pouvoir. Ses adversaires politiques s’en réjouissent. Au moins, la communauté internationale pourra réagir et arracher le pouvoir à cet homme contre lequel il a, jusqu’ici, été vain de s’opposer. Mais en termes d’actions, ces pays connus pour leur fermeté quand il s’agit d’alternance au pouvoir, ne semblent pas pressés d’intervenir. D’ailleurs, tout laisse à croire que la situation les arrange. On a l’impression que hormis quelques sorties ça et là sur la nécessité de l’alternance au pouvoir et le respect des droits de l’Homme, les super puissances continuent d’apporter leur appui logistique au président Paul Biya. Ce qu’ils ont tôt fait de retirer sous d’autres cieux.
De lui, Paul Biya veut qu’on garde le souvenir de l’homme qui a apporté la démocratie dans le pays, a-ton souvent entendu. Celui par qui le multipartisme est arrivé au Cameroun. Le pays lui « doit également sa paix légendaire » et pour 2035, il le promet, il y aura émergence sur le triangle national. Paul Biya « connaît les aspirations de la jeunesse à participer à la prise de décisions », il l’a dit le 10 février, la veille de la Fête nationale de la jeunesse. Alors pas de raison de désespérer, a promis Paul Biya. Il fera tout pour résoudre les problèmes des jeunes et créer des emplois, plus précisément, 500 000 cette année, rien que pour eux.