Politique




Cameroun : A quand la fin du ping-pong entre Ngoh Ngoh et Laurent Esso sur la gestion des fonds Covid-19 ?

Les luttes d’influence au sommet de l’Etat entre le ministre d’Etat Secrétaire général de la présidence de la République et le…

Les luttes d’influence au sommet de l’Etat entre le ministre d’Etat Secrétaire général de la présidence de la République et le ministre de la justice paralysent l’enquête diligentée par le chef de l’Etat sur des cas de malversations financières des fonds alloués au Cameroun dans la lutte contre le Coronavirus.

Cette affaire qui fait grand bruit sur les réseaux sociaux pourra accoucher d’une souris. Dans les faits, Ferdinand Ngoh Ngoh, le Ministre d’Etat Secrétaire général de la Présidence de la République avait demandé au ministre de la justice de mener les poursuites judiciaires contre les auteurs, co-auteurs de malversations des fonds Covid- 19 incriminés par la chambre des comptes de la cour suprême dans son rapport d’audit.

En réponse, Laurent Esso  demande à Ferdinand Ngoh Ngoh de lui fournir « les pièces d’investigations » de la Cour suprême sur le sujet. Les deux personnalités connues pour leur rivalité pourraient ainsi alimenter un nouveau feuilleton de  bras de fer entre les institutions dans la gestion de la crise pandémique au Cameroun au moment où les soupçons de corruption s’amoncellent sur la gouvernance des ressources affectées à la riposte contre le coronavirus ;

Sous la pression des bailleurs de fonds, le gouvernement tente de faire intervenir le Contrôle supérieur de l’État (Consupe). Aussi, le SG/PR écrit le 29 mars au Consupe : « J’ai l’honneur de vous répercuter les hautes directives du chef de l’État, vous prescrivant de faire accélérer la mission d’audit des fonds Covid-19 dont le rapport faciliterait la conclusion avec le FMI d’un nouveau programme économique et financier ».

De l’avis du quotidien Mutations de ce 4 mai 2021, cette lettre du Garde des Sceaux prouve que l’enquête prescrite par le président Biya n’avance que fort lentement et «en rajoute à la confusion autour des différents audits commandés sur la gestion de cette enveloppe et dont les résultats tardent à être publiés. Le Sg/Pr écrit pourtant en noir et blanc, dans la correspondance qu’il adresse à la chancellerie sur instruction du président de la République le 06 avril, qu’il lui fait tenir thermocopie du rapport de la haute juridiction. C’est à se demander si le document qui n’est en réalité qu’un rapport d’étape a disparu entre le palais d’Etoudi où travaille Ferdinand Ngoh Ngoh et l’avenue Marchand où se trouve le ministère de la Justice», peut-on lire.

Sur cette affaire le journal Kalara, ajoute que  dans le milieu de la justice, cette réponse du garde des Sceaux est assimilée par certains à un acte dilatoire. Ce dernier sachant exactement où et comment il peut se procurer lesdites pièces. De même, d’autres estiment que la correspondance initiale du SGPR pose déjà problème. «  Aux termes de la loi de 2003 portant organisation et fonctionnement de la chambre des comptes de la Cour suprême qui a compétence pour saisir le ministre de la Justice lorsque la Chambre des comptes découvre au cours de ses investigations des faits susceptibles de constituer une infraction à la loi pénale », explique une voie autorisée. L’instruction de la présidence de la République dans le processus est jugée théâtrale.

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