Cameroun: Affluence moyenne au comice d’Ebolowa

Dans les stands on ne se bouscule pas beaucoup et des observateurs pensent qu'après le départ du chef de l'Etat,…

Dans les stands on ne se bouscule pas beaucoup et des observateurs pensent qu’après le départ du chef de l’Etat, les visiteurs devraient être moins nombreux

Le comice agropastoral d’Ebolowa dans le sud du Cameroun est ce jeudi 20 janvier 2011, à son troisième jour. Et déjà les taux de visite descendent considérablement. Pour la deuxième journée, il était certes difficile de circuler, en raison du dispositif de sécurité autour du Président de la république visitant les stands. Le grand public est présent, mais il achète peu ou pas du tout. Pour les exposants de prestation des services annexes, ils reçoivent peu de visiteurs. Seuls ceux qui présentent des produits déjà consommables ont les faveurs du grand public. Il est difficile de savoir pour l’heure, quel est le taux d’affluence des visiteurs professionnels, mis à part la délégation du chef de l’Etat et de ses invités. La manifestation attire en effet beaucoup de monde, car elle constitue une véritable vitrine des progrès réalisés par le secteur agricole et activités annexes. Première difficultés, la ville d’Ebolowa ou se tient le comice n’est pas un bassin agricole, et encore moins un grand pôle d’échanges économiques. Les visiteurs qu’elle fournit sont soit des fonctionnaires, soit des agriculteurs qui généralement appartiennent à un secteur ou deux, celui du Cacao en priorité. Ces visiteurs sont aussi parfois des fonctionnaires, dont les revenus ne permettent pas de procéder à des achats dans un comice, où les produits sont vendus plus chers que sur le marché normal.

Un bilan qui risque d’être en dessous des espérances
Le gros des visiteurs professionnels se retrouvent parmi les exposants c’est-à-dire près de 500 et aussi de quelques uns, venus des autres villes camerounaises. Mais là aussi le nombre était réduit et cela de façon prévisible. Ebolowa qui accueille ce comice souffre du manque de logements. Officiellement la capacité d’accueil, maisons réquisitionnées comprises ne dépasserait pas les 2500 logements. Sur la route qui mène à Ebolowa, peu de voitures se bousculaient. On ne devrait donc pas dépasser les 1500 visiteurs professionnels du secteur et des secteurs annexes. Certains observateurs affirment que le double report en décembre 2010 dernier aurait fait perdre confiance à certains visiteurs qui de toutes les façons n’avaient plus l’argent prévu pour le déplacement. Pour ceux des exposants qui n’ont pas reçu des subventions pour leur présence, cela pourrait s’apparenter à un fiasco financier. Les dépenses sur le site du comice sont extrêmement élevées. Un plat de riz simple coûte jusqu’à 1 500 francs CFA. Soit trois fois son prix normal. En plus le village du comice se situe dans une banlieue à près de 6 kilomètres du centre ville d’Ebolowa. Trop loin pour de nombreux résidents locaux, dont les revenus moyens sont très limités. Une fois sur le site, la visite n’est pas optimale. Les stands de service par exemple n’ont pas été regroupés par secteur d’intervention. On retrouve ainsi côte à côte, une entreprise de fabrication de sucre et une autre qui fait dans la finance agricole. Si le village du comice connaît une faible affluence, c’est aussi parce que tout autour s’est développé un véritable commerce parallèle. Moins cher, plus concret. On y retrouve des plats de nourriture à des prix abordables et il y’a moins de formalisme avec les visiteurs qui échangent plus facilement. La facture sera lourde, pour un comice qui au final pourrait ne pas impacter effectivement sur la productivité du monde rural et les activités associées, en terme de valeur ajoutée absolue.

Les produits du comice, souvent de taille incroyable, sont très chers pour les visiteurs
Jean Jacques Ewong/journalducameroun.com)/n