Société




Cameroun: Ahmed Abba reçoit un prix pour la liberté de la presse

Emprisonné depuis bientôt deux ans, le correspondant de Rfi en langue haoussa au Cameroun a été distingué par le comité…

Emprisonné depuis bientôt deux ans, le correspondant de Rfi en langue haoussa au Cameroun a été distingué par le comité de protection des journalistes.

Le comité de protection des journalistes a décerné un prix pour la liberté de la presse à Ahmed Abba, correspondant de Rfi en langue haoussa au Cameroun. Le 24 avril dernier, celui-ci a été condamné à dix ans de prison ferme et à verser une amende de 55.726.325 francs CFA. Le journaliste avait été reconnu coupable de « non-dénonciation d’actes de terrorisme et blanchiment d’actes de terrorisme » par le tribunal militaire de Yaoundé. Il attend son procès en appel qui, d’après Me Nakong, son avocat, devrait être ouvert d’ici le mois d’août. Le dossier est en attente d’enrôlement à la Cour d’appel du Centre.

« Ahmed Abba faisait un reportage sur Boko Haram. Il a parlé à tout le monde, il était connu de tout le monde, il a travaillé là pendant une dizaine d’années. C’était vraiment un des journalistes les plus respectés de la région et pour lui, ce sont des charges de terrorisme qui font qu’il reste aujourd’hui en prison à Yaoundé. En ce moment, huit journalistes sont emprisonnés au Cameroun, c’est un pays où la situation est vraiment en train de se détériorer. Il y avait seulement un journaliste en prison l’an dernier, c’était Ahmed Abba. Maintenant, on voit que les choses sont de pire en pire », explique Kerry Paterson du Comité de protection des journalistes à Rfi.

Trois autres journalistes ont été récompensés par l’organisme américain: « une Mexicaine qui travaille sur les liens entre le parti au pouvoir et le crime organisé, une Yéménite exilée en Suède qui dénonce les violations des droits de l’Homme dans son pays et un reporter thaïlandais », affirme Rfi.