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Cameroun: appel à une transition politique de deux ans

La coalition «Tournons la Page Cameroun» estime que c'est le temps nécessaire à la construction d'un consensus national avant l'élection…

La coalition «Tournons la Page Cameroun» estime que c’est le temps nécessaire à la construction d’un consensus national avant l’élection présidentielle d’octobre 2018

Les représentants des organisations membres de la coalition « Tournons la Page Cameroun » étaient face à la presse samedi dernier à Yaoundé. Pour donner [i « le point de vue de Dynamique Citoyenne sur certains points de l’actualité ambiante, partager avec [les médias] le positionnement de Dynamique Citoyenne durant les trois années (2016 – 2018) et faire le point sur les activités de la coalition « Tournons la Page Cameroun » depuis les incidents du 15 septembre 2015 au palais des sports de Yaoundé »].

La gouvernance électorale est nul doute le sujet vedette de la conférence de presse donnée par Jean Marc Bikoko de Dynamique Citoyenne au nom de la coalition « Tournons la Page Cameroun ». « La définition consensuelle des principes et des modalités régissant le choix des dirigeants dans un pays tient une place importante dans le contrat social. Ce qui n’est pas le cas au Cameroun où le code électoral est loin d’être consensuel », constate d’emblée le leader de la coalition. Et de poursuivre : « La controverse qui a marqué la loi N° 2012/001 du 19 avril 2012 portant Code électoral à l’Assemblée nationale a solennellement mis en lumière la désapprobation des élus appartenant à la fois aux partis de l’opposition et à la formation politique alliée au parti majoritaire à l’Assemblée nationale ».

A en croire Dynamique Citoyenne, parlant au nom de la coalition « Tournons la Page au Cameroun », « ce code électoral conçu et adopté pour la fabrication des victoires du parti au pouvoir a entre autres comme conséquences l’abstentionnisme électoral d’une part, et les contestations régulières, le plus souvent violentes liées aux diverses formes de fraudes permises par cette loi d’autre part ». Et de conclure que « toute élection organisée suivant le code électoral en vigueur constitue non seulement une menace pour la paix sociale, ainsi qu’un très grand risque avec des élus dont la légitimité est remise en cause ».

Sauver les meubles
Le niveau élevé de putréfaction de la gouvernance au Cameroun, selon Dynamique Citoyenne, conduit inexorablement vers le chaos. Et la seule façon de remédier à la situation est « une Transition démocratique de deux ans ». C’est le temps nécessaire, explique-t-on à la coalition Tournons la Page au Cameroun, pour « la construction d’un consensus national à travers la mise en place d’un gouvernement de technocrates et l’initiation d’un dialogue national inclusif en vue d’identifier les principaux problèmes qui constituent de véritables obstacles à l’émergence du Cameroun et de faire des propositions appropriées pour leur résolution ».

Pendant la transition, un code électoral consensuel sera mis en place pour la présidentielle d’octobre 2018. Il prendra en compte les points fondamentaux de la liberté et de la démocratie que les Camerounais souhaitaient voir inclure dans le code électoral querellé de 2012. A savoir : un scrutin présidentiel à deux tours ; un mandant présidentiel de cinq ans renouvelable une seule et unique fois ; un nombre égal de scrutateurs dans les bureaux de vote ayant les mêmes droits et devoirs ; le bulletin de vote unique ; un découpage électoral juste ; la majorité électorale à 18 ans ; des débats télévisés entre candidats sur toutes les questions d’importance nationale et internationale ; les candidatures indépendantes à toutes les élections ; une Commission Electorale Nationale consensuelle, représentative et indépendante. L’élu de la nation au scrutin présidentiel d’octobre 2018, propose Dynamique Citoyenne, ne fera qu’exécuter le programme politique élaboré dans le cadre du dialogue national inclusif.

Feuille de route
Le processus de mise en place d’une Transition démocratique de deux ans au Cameroun commence par la remise d’un mémorandum y relatif au chef de l’Etat en novembre prochain. L’élaboration de ce mémorandum débute en août, dans le cadre d’une commission rassemblant les membres de Dynamique Citoyenne et des personnes ressources recrutées dans les différents segments de la société. Le rapport (mémorandum) de la commission sera bouclé en fin septembre. Il fera l’objet de relecture et de validation dans le cadre d’un séminaire atelier programmé en octobre. Avant de parvenir au président de la République, le mémorandum aura été apprécié par les différents partenaires et soutiens de Dynamique Citoyenne.

Concomitamment, Dynamique Citoyenne projette lancer une pétition en faveur de la réforme du système électoral. L’objectif avoué est de susciter une adhésion populaire à la campagne d’information et de sensibilisation sur la problématique et l’importance des élections, les travers du système électoral camerounais et les activités de la coalition Tournons la Page au Cameroun. D’autres activités sont également en vue : la mise en place d’un mécanisme d’alerte et de protection des membres de Dynamique Citoyenne dans l’arrière – pays ; le renforcement des capacités des membres de Dynamique Citoyenne et des acteurs de la coalition sur le processus électoral camerounais en cours (droit électoral, éducation civique, observation des élections, mobilisation citoyenne, technique de plaidoyer). Tout un programme, que devrait dérouler sans sourciller Dynamique Citoyenne dont la période triennale (2016- 2018) est placée sous le signe de la Gouvernance électorale.


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