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Cameroun: corruption dans la presse, sujet tabou?

Un kiosque à journaux à Yaoundé. ©Droits réservés

Un séminaire sur la corruption dans les médias s’est tenu du 19 au 20 novembre dernier à Bertoua.

Les médias semblent faire l’autruche, dès lors qu’il s’agit de parler du malaise que connait la presse. Pourtant le mal est profond: mauvaises conditions de travail, salaires non payés, intimidations, corruption au sein des médias, sont des maux qui minent ce milieu professionnel au Cameroun.

Hommes de médias, membres des Organisations de la société civile (Osc) et autres spécialistes ont été invités à discuter des faits de corruption qui gangrènent ce corps de métier, les 19 et 20 novembre à Bertoua dans la région de l’Est.

Tous les panélistes qui ont entretenu l’assistance constituée des journalistes venus des régions de l’Adamaoua, Centre, Nord-Ouest, Sud,…ont reconnu l’urgence d’opérer des changements dans la presse afin qu’elle joue pleinement son rôle de quatrième pouvoir et se prémunit contre la corruption. Pour Nta à Bitang, enseignant à l’Ecole supérieur des sciences et techniques de l’information et de la Communication (Esstic), ces réformes passent tout d’abord par une formation adéquate. Formation qui devrait être guidée par la déontologie et l’éthique. Normes d’ailleurs contenues dans plusieurs textes dont le décret du 24 septembre 1992 du Premier ministre, complétant la loi de 1990 sur la communication sociale.

Le respect de la déontologie confère aux professionnels de la plume une certaine crédibilité. A ce sujet, Georges Alain Boyomo, directeur de publication (Dp) du quotidien Mutations a précisé que «le journaliste doit se faire un nom, doit soigner sa signature pour imposer le respect du public» et éviter d’être à la solde des politiques et autres sources d’informations. Lors de son exposé empreint d’expériences de vie, Christophe Bobiokono, Dp du journal Kalara a résumé en un mot l’arme des journalistes contre la corruption et autres pressions pouvant biaiser leur rendu: le professionnalisme.

Autant de préceptes édictées qui ne demandent plus qu’à être implémentées. En attendant, le séminaire en question a déjà le mérite d’avoir crevé l’abcès. A propos, M. Assale, délégué régional de la Communication pour l’Est a indiqué que le processus de résolution d’un problème est enclenché dès lors qu‘on décide d’en parler.

Cette rencontre ayant pour thème «L’état de la corruption dans les médias au Cameroun», était organisée par le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club po) en partenariat avec l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun.


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