Le Gouvernement a adopté ce jeudi, 19 mesures dites « d’assouplissement et de soutien » pour soulager les secteurs impactés par la crise sanitaire actuelle. Cette décision salutaire pour les uns comporte néanmoins des risques.
Parmi les 19 mesures annoncées par le Premier ministre Joseph Dion Gute, l’on note l’ouverture au-delà de 18 heures des débits de boissons et autres lieux de loisirs. Les usagers de ces espaces restent soumis au respect des mesures barrières comme le port de masque et la distanciation sociale.
La levée des mesures réduisant le nombre réglementaire de passagers dans tous les transports en commun par bus et taxis est aussi en vigueur. Toutefois, les surcharges restent interdites.
Des assouplissements fiscaux sont aussi annoncés pour soutenir les entreprises impactées par la crise.
Une décision confortée par des données
Dans l’ensemble, ces mesures de relâchement sont motivées par le faible taux de décès (61 morts) observé en comparaison au nombre de patients dépistés positifs mais aussi au nombre de cas de guérisons enregistrés (934 à la date du 29 avril).
En raison des premières mesures de restrictions adoptées par le Gouvernement des secteurs comme celui des loisirs (night-clubs, restaurants) ont été lourdement impactés. Des établissements hôteliers tout comme les restaurants et autres acteurs du secteur des transports ont parfois été obligé de suspendre leurs activités ou de réduire leurs effectifs.
Des risques demeurent…
Il faut tout de même préciser qu’à ce jour, le virus s’est désormais répandu sur les 10 régions du pays avec le récent cas enregistré mercredi dans la région de l’Extrême-Nord.
Dans 8 régions sur les 10 que compte le pays, l’on est presque rendu à un stade de propagation communautaire, un niveau où les sources de contamination deviennent complexes à identifier.
Même si l’on note un léger relèvement de l’infrastructures sanitaire du pays face au Covid-19, des experts s’accordent à dire qu’une vigilance accrue reste de mise. C’est le cas de l’OMS qui alerte sur l’assouplissement des mesures de confinement en Afrique.
Dans une perspective plus pessimiste, l’on peut envisager que les mesures d’allègement adoptées auront pour corollaire un relâchement dans le respect des mesures barrières et donc une résurgence des attitudes à risque.
Avec près de 2000 cas confirmés, soit 1832 avec précision -selon la base de données de l’Université américaine John Hopkins-, le Cameroun est le troisième pays d’Afrique subsaharienne en terme de nombre de cas confirmés.