Une consultation est prévue cette semaine. On pourra en savoir plus sur l’avenir de la société.
Mécontentement de certains employés
Lundi 02 novembre dernier, les employés du service d’exploitation (Chauffeurs, vendeurs de tickets, agents de sécurité et mécaniciens) ont observé une cessation de travail, pour protester contre un ensemble d’inconvénients sociaux. Elément déclencheur de la grève, une rumeur selon laquelle la direction générale de la société de transport urbain de Yaoundé TIC-Le Bus, s’apprêtait à licencier 80 employés. «Une situation d’humiliation supplémentaire que nous n’étions pas prêts à accepter », affirme un des chauffeurs sous anonymat. D’après les témoignages recueillis auprès de ces employés, la direction de l’entreprise n’a jamais porté à leur connaissance le règlement intérieur, comme le prévoit la législation sur le travail au Cameroun. Les licenciements pour fautes se sont multipliés durant ce temps et parfois, pour des fautes incomprises.
Rupture du dialogue social
Autres revendications ,les conditions de travail et de collaboration n’étaient pas optimales. « Lorsque par exemple nous revenons de notre tournée et que nous avons soif, la direction n’a pas prévu de solution d’accès à une eau convenable pour nous » affirme un des vendeurs de ticket et son collègue de rajouter « on nous blâmait parfois pour un manquant de 150 FCFA et quand le directeur nous réunissait c’était toujours pour soit nous engueuler, soit nous insulter ». La situation aurait ainsi duré jusqu’au mois de mai 2009 dernier, lorsque la direction a consenti à admettre la possibilité d’élire les délégués du personnel. Très vite elle va se dégrader. Les délégués vont prendre leurs fonctions au sérieux et entreprendre de défendre les droits de leurs collègues. « Récemment le directeur général a piqué une crise de colère et a suspendu les fonctions des délégués du personnel, au motif qu’un d’eux aurait écrit au ministre des transports pour demander sa révocation ». Faux !! affirme un mécanicien visiblement énervé.
Déclaration inattendue de Tsimi Evouna
Le lundi jour de protestation, il était prévu l’inauguration des locaux devant abriter le staff administratif de l’entreprise TIC-Le Bus. A la surprise générale, Gilbert Tsimi Evouna le délégué du gouvernement, a refusé de rencontrer le manager général Lal Karsan Bahl. Il s’est directement adressé aux employés. « Le gouvernement vient de décider de confier la gestion de la gare Sotuc à la Communauté urbaine de Yaoundé. J’ai déjà construit mes arrêts bus et je viens d’inaugurer la direction générale. La société de transport urbain de Yaoundé verra le jour. D’une manière ou d’une autre, le transport urbain marchera à Yaoundé » a-t-il affirmé. Une déclaration inattendue, même pour le manager général. Ce dernier à pour la première fois tenu une réunion avec le personnel de l’exploitation pour les rassurer. Du coté des employés c’est la confusion. Les experts du droit pensent que même si l’Etat devait user de sont fait du prince qui lui permet d’annuler un contrat administratif, il y’a des préalables à respecter.
Confusion sur la situation future des employés
L’acte du délégué du gouvernement qui induit la position du gouvernement ressemble plus à une machination opportuniste. Cette décision de reprise intervient alors que le conseil d’administration composé de la communauté urbaine, la caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (CSPH), la chambre de commerce et l’entreprise mère TAUG ont approuvé un plan d’extension proposé par le manager général le 16 juillet dernier. 40 bus étaient attendus entre fin octobre et début novembre, et un budget d’environ 200 millions de francs CFA avait également été adopté en vue de la réhabilitation de la base de l’ancienne « Sotuc », à Yaoundé. Selon certains observateurs, la reprise par l’Etat n’aurait pu intervenir qu’en cas d’échec de conciliation entre la direction et les employés. Si de nombreux employés sont satisfaits que le travail ait repris, ils sont inquiets sur la régularité future de leurs revenus. « Malgré tous les points de discordes, nos salaires étaient toujours payés à temps » affirme un des employés. Une belle carte entre les mains du manager Lal Karsan.
Une sombre affaire de réseau
La société de transport urbain de la ville de Yaoundé apparaît comme étant la manifestation effective des réseaux aux intérêts inavoués, qui remplissent l’environnement économique camerounais. Le partenaire américain la Transnational Automotive Group (TAUG) est une entreprise crée pour les besoins de la cause. Son plan d’affaire a été monté pour le Cameroun, avec un plan d’extension sur l’Afrique de l’ouest, et l’entreprise n’existait pas avant 2006. Selon certaines indiscrétions, plusieurs hautes autorités camerounaises auraient touché des commissions considérables pour son introduction sur le marché du transport urbain et interurbain camerounais. Une initiative qualifiée de salvatrice pour les populations, par ceux là qui en dénonce l’évolution actuelle. Avant 2006, le Cameroun venait de passer 16 ans sans transport en commun public, depuis la chute de la défunte SOTUC. Aujourd’hui que l’Etat envisage encore de récupérer cette activité, les observateurs sont sceptiques sur la survie du projet. Une nouvelle concertation est attendue cette semaine.