L’avion envoyé pour des révisions techniques en Irlande présente un retard sur le planning initial
Des révisions prévues pour 45 jours
Le Boeing 767-300 de la défunte compagnie camerounaise de transport aérien connu sous le nom du Dja fait l’objet d’un retard de près d’un mois sur les délais initiaux de sa révision, annoncé par le gouvernement. Environ 45 jours, avait indiqué le ministre des Finances Lazare Essimi Menye. Le 21 juin 2009, l’appareil s’est envolé de l’aéroport international de Douala, à destination de l’Irlande lieu où devait s’effectuer cette révision technique. La circonstance avait été vécue comme un événement majeur. Le gouvernement projetait de faire revenir l’appareil dans les délais suffisants pour permettre son exploitation immédiate par la Camair Co en construction.
Survenance de travaux supplémentaires
Une équipe d’experts camerounais a été envoyé sur place en Irlande afin d’évaluer la situation. Selon le rapport qu’elle a rendu, l’avion se trouve toujours dans les ateliers de Shannon Aerospace Limited. A propos du séjour prolongé, il est tout simplement indiqué d’après certaines sources, que des travaux supplémentaires ont du être ajoutés au cahier de charge initial. Des sources proches du conseil d’administration de Camair.co affirment pourtant que l’avion aurait dû être livré depuis le 18 août dernier. Une information crédibilisée par la vaste opération de recrutement effectuée en urgence par la structure le mois dernier. Depuis, c’est aussi le silence absolu dans cette affaire. Dans une information rapportée par la chaine de télévision locale STV, le ministre Essimi Menye aurait affirmé que les travaux en cours portent sur la réfection d’intérieur et que l’appareil sera disponible bientôt.
Des termes contractuels inconnus
Après l’arrêt de son exploitation en raison de la faillite de la CAMAIR, l’avion est allé sous le hangar. Le propriétaire, ANSETT WORLDWIDE, un loueur d’avions, bénéficie d’un contrat qui lui assure le paiement de lourdes pénalités en cas de résiliation du contrat de location. Il engage des poursuites judiciaires à la fois pour récupérer son avion mais aussi pour obtenir le paiement des pénalités. Le ministre Essimi Menye, chargé de ce dossier d’acquisition, avait affirmé avoir obtenu que ces pénalités soient négociées dans le cadre de l’opération d’achat. Un accord est obtenu en septembre 2008. Le Cameroun devient propriétaire du Dja pour quelque 30 milliards de FCFA.
De nombreuses dettes, raison probable du retard
Il est difficile de savoir exactement si la transaction a été définitivement achevée. De l’avis de nombreux experts du droit des transactions commerciales, la vente est opéré dès qu’il y a accord sur la chose et le prix. Cet accord entraîne aussi le transfert de propriété. C’est ce qui justifie que le Dja soit devenu la propriété du Cameroun. Dans ce genre d’opération cependant, de nombreux droits accessoires, au profit du vendeur, grèvent l’objet de la transaction, limitant le caractère exclusif de la propriété de l’acheteur. De toute évidence, en raison de la situation de crise que connaît le Cameroun, il parait peu probable que le gouvernement ait débloqué la totalité du montant arrêté avec ANSETT WORLDWIDE. D’un autre coté, le coût estimatif des révisions s’estimait à près de 700 millions FCFA. Dans les contrats d’entretien comme c’est le cas, le prestataire du service de révision peut bénéficier d’un droit de rétention, en garantie des sommes qui lui sont dues. C’est pourquoi selon certaines sources, l’avion serait encore immobilisé en Irlande, du fait de certaines obligations (dettes) qui le grèveraient.