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Cameroun: De nouveaux foyers de choléra déclarés dans l’Adamaoua

Après Pangar dans l'arrondissement de Ngaoundal, les arrondissements de Mbé et de Ngoundéré subissent depuis quelques jours les affres du…

Après Pangar dans l’arrondissement de Ngaoundal, les arrondissements de Mbé et de Ngoundéré subissent depuis quelques jours les affres du tristement célèbre vibrion cholérique

Deux cas suspects de choléra et un décès viennent d’être enregistrés au quartier Baladji I en plein c ur de la ville de Ngaoundéré, et les patients mis en observation à l’hôpital régional. Ces cas interviennent après ceux de Mbé où l’on a enregistré 14 décès. Porte d’entrée dans la région de l’Adamaoua en provenance de la partie septentrionale du pays, l’arrondissement de Mbé est actuellement la zone la plus touchée par cette épidémie de choléra. Ces chiffres n’ont pas laissé indifférents les responsables en charge de la santé qui ont immédiatement mis cette zone sous haute surveillance épidémiologique avec des équipes de renfort afin que la maladie soit maitrisée. S’il ressort que les cas de Mbé viennent de Gouna et de Ngong dans la région du Nord, les cas de Baladji I et du quartier Joly soir dans la ville de Ngaoundéré sont un sérieux avertissement pour les habitants de la ville déterminés depuis des lustres à cohabiter avec les ordures ménagères. Malgré l’existence de la société d’hygiène et de ramassage des ordures (Hysacam), l’insalubrité continue à dicter sa loi. La notion d’hygiène et de salubrité n’est pas la chose la mieux partagée. Peaux de banane, coques d’arachides, épluchures d’orages, déchets de cannes à sucre, plastiques noirs. tout cela est jeté dans la rue et dans les rigoles malgré l’existence de nombreux bacs à ordures. A cela, on peut ajouter le manque de toilettes et latrines qui rende assez incommodante la situation dans ces quartiers.

«Nous avons fait des prélèvements des vomissures de ces deux personnes qui viennent du quartier Baladji I. ces prélèvements ont été envoyés au Centre pasteur. Nous attendons les résultats pour dire si ce sont des cas de choléra puisque le choléra ne se décrète pas», a déclaré le responsable du point focal communication de la délégation régionale de la Santé publique pour l’Adamaoua, el Hadj Oumarou Sanda. Ce qui ne voudrait pas pour autant signifier que les habitants de ces quartiers devraient baisser de vigilance. Loin s’en faut! Ils devraient en effet continuer à redoubler de vigilance en respectant scrupuleusement les règles d’hygiène telles que le lavage des mains avant chaque repas et après les selles, ne pas boire n’importe quelle eau, ne pas manger tout ce que l’on trouve au bord de la route, laver soigneusement les fruits et les crudités avant de les consommer. Cela passe nécessairement par une eau potable minérale, du robinet ou alors rendue potable par ébullition-refroidissement, par adjonction de chlore ou de javel à raison d’une cuillère à soupe pour 10 litres d’eau. A cet effet, il convient d’interdire celle vendue en sachet. Aussi, la consommation des aliments froids et en particulier ceux vendus aux abords des routes, dans les écoles et dans les gargotes sont proscrites. Sont également interdits la mise à la morgue des corps ou de transporter tout individu suspecté de choléra qui décède (mais plutôt le faire inhumer rapidement en suivant les indications des personnels de santé), l’interdiction de faire des autopsies sur les corps des personnes décédées des suites d’une suspicion de choléra. Bien plus, la maladie peut être circonscrite par l’utilisation des latrines, la désinfection des vêtements et même des véhicules ayant transporté un malade présentant une diarrhée aqueuse.

Des malades à l’hôpital
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Après le signal donné en 2009 dans la région de l’extrême-Nord, ce n’est qu’en cette année 2011 que le choléra refait son apparition dans la région de l’Adamaoua. Zone de transition entre le Nord et le Sud du pays, un cas a été signalé dans cette région en 2010 dans un train à destination de Yaoundé. C’est au mois de février 2011 que la maladie a fait son lit dans l’Adamaoua. Quatre districts de santé sont alors touchés. Ngaoundéré urbain, Ngaoundéré rural, Meiganga et Tibati. Sur l’ensemble de ces districts, 73 cas ont été enregistrés, dont 13 décès communautaires et un décès à l’hôpital. Soit un pourcentage de 19% de perte en vies humaines. Pour arrêter l’expansion de la maladie, un dispositif de prise en charge a été mis en place en même temps que se poursuit la sensibilisation des populations.

Eviter de boire l’eau en sachet au bord des routes
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