Mois d’abstinence, le mois de ramadan est aussi un mois de tolérance de piété et d’adoration de Dieu
S’abstenir des dérives et adorer Dieu
Le jeûne du mois de ramadan a débuté ce mercredi dès l’aube au Cameroun, comme dans de nombreux autres pays dans le monde. La confirmation en a été faite par la commission du croissant lunaire mardi dans la soirée, dans un communiqué diffusé à la radio nationale. La date du mercredi 11 août a été déterminée en fonction de la confirmation de la vision lunaire. Durant les trente prochains jours, les musulmans ayant atteint la puberté et jouissant de leurs facultés mentales et d’une santé normale, ne pourront ni manger, ni boire, ni fumer, ni avoir de relations sexuelles entre le lever et le coucher du soleil. Mais bien plus que le fait de se priver de nourriture et de boisson durant les journées de ce mois, le jeûne du ramadan a une signification plus profonde chez les musulmans pieux, il est un acte d’adoration profonde des hommes envers leur Dieu. Selon des théologiens de l’islam, le jeûne ne débute pas ou n’est pas une spécifié de l’ère musulmane. Il est difficile de savoir qui le premier a débuté le jeûne depuis l’apparition de l’homme sur terre, mais le jeûne a toujours été prescrit comme un acte d’adoration suprême et les musulmans le considèrent comme tel. Le jeûne est destiné à être un acte exigeant de foi personnelle et profonde dans lequel les musulmans recherchent une prise de conscience accrue de leur proximité avec Allah.
Des circonstances particulières autorisent parfois à ne pas jeûner
Bien qu’il soit d’ordre divin, le jeûne du mois de ramadan se caractérise par un certain nombre de dérogations, qui se justifient par la souplesse de la religion. L’acte de jeûne est censé éloigner le croyant des activités quotidiennes, son but étant de nettoyer son âme intérieure et de la libérer de tout mal. Il permet aussi aux musulmans de pratiquer l’autodiscipline, le contrôle de soi, le sacrifice et l’empathie pour ceux qui sont moins fortunés, encourageant ainsi des actions de générosité et de charité. Toutefois, un certain niveau de maîtrise de soi peut être perdu par ceux qui souffrent de troubles de l’alimentation. Les personnes âgées, les malades chroniques ainsi que les malades mentaux sont exemptés de jeûne, bien que les deux premiers groupes doivent chercher à nourrir les pauvres en remplacement de leur jeûne manqué. Sont également exemptées les femmes enceintes, les femmes en période de menstruation et les femmes allaitant leurs nouveau-nés. Une différence d’opinion existe cependant parmi les théologiens de l’islam, quant à savoir si dans le cas de ces femmes, elles se doivent de rattraper les jours manqués à une date ultérieure, ou nourrir les populations pauvres en guise de remplacement. Alors que le jeûne n’est pas considéré comme obligatoire dans l’enfance, de nombreux jeunes s’efforcent de jeûner le plus grand nombre de jours possibles en guise de préparation pour leur pratique future. Sont exemptés enfin les voyageurs, mais ils doivent rattraper les jours qui leur manquent. Une personne peut rompre le jeûne par inadvertance, en raison d’un oubli. Dans un tel cas, elle doit régurgiter la nourriture consommée ou cesser immédiatement l’activité proscrite. Cela peut généralement se produire dans les premiers jours du jeûne car la personne pourrait ne pas être encore acclimatée à celui-ci.
Les étapes importantes du mois
En plus du jeûne, les musulmans sont encouragés à lire la totalité du Coran. Certains procèdent à la récitation, par le biais de prières spéciales appelées Tarawih, qui sont effectuées dans les mosquées chaque soir, au cours desquelles une partie du texte est récité. Par conséquent, la récitation de la totalité du livre est généralement achevée à la fin du mois. Le ramadan est aussi une période où les musulmans ralentissent le rythme des affaires du quotidien et se concentrent sur l’autocritique, la purification spirituelle et l’illumination, établissant un lien entre eux et Dieu, par la prière, la supplication, la charité, les bonnes actions, la gentillesse et l’entraide. Comme il s’agit d’un mois de don et de partage, les musulmans préparent des aliments particuliers et achètent des cadeaux pour leur famille et leurs amis, pour les pauvres et les nécessiteux qui ne peuvent pas se le permettre ; cela peut inclure l’achat de nouveaux vêtements, de chaussures ou d’autres articles. Il existe aussi un aspect social impliquant l’invitation faite pour le repas clôturant le jeûne journalier. Un des moments importants de ce mois est la nuit du Laylat al-Qadr (Nuit du destin), considérée comme la nuit la plus sainte de l’année, qui est une commémoration observée au cours de l’un des dix derniers jours impairs du mois. Sur la base du Coran, les musulmans croient que cette nuit est « meilleure que mille mois » de prières, de bonnes actions et d’invocation: prier tout au long de cette nuit est ainsi autant récompensé que prier durant mille mois. De nombreux musulmans passent donc la nuit entière à prier, notamment durant les dix derniers jours. Le mois se termine par une fête, l’Aïd al Fitr, qui dure trois jours et clôture un mois de jeûne et d’abstention. Le ramadan est l’un des cinq piliers de l’islam, avec la croyance en un Dieu unique, la prière, l’aumône et le pèlerinage à la Mecque.