15 ans de lutte contre la pauvreté pour ce groupe de femmes
Créée par un groupe de femmes en 1995 avec pour ambition de servir de courroie de transmission entre les différentes couches sociales, l’AFDAAC dispose d’un programme d’activités très ambitieux.
L’AFDAAC dont la devise est «Travail – Foi – Amour» est une association qui ne donne pas du poisson à ses membres, mais qui leur apprend plutôt à pêcher comme dit un adage. Elle naît de la volonté d’atténuer les inégalités criardes entre les différentes couches sociales et sa genèse remonte à l’année 1984. Sa promotrice, Mme Thérèse DJEUMAKO qui nourrit le rêve de briser, sinon de diminuer le fossé entre riches et pauvres, va réussir à faire partager sa vision des choses dans son entourage. Mais l’acceptation de l’idée ne sera pas du tout aisée et c’est ce qui explique sans doute les multiples échecs qu’a connus cette association depuis sa création effective en 1995. D’où le recours aux résultats des enquêtes effectuées sur le terrain (à Douala, Yaoundé et Ngaoundéré) et déchiffrés par des experts et autres consultants entre la création et son décollage pour diagnostiquer les problèmes, proposer des solutions concrètes et monter un squelette viable pour ce regroupement de femmes. En Janvier 2009, l’AFDAAC prend véritablement son envol et en octobre de la même année, a lieu l’installation officielle d’une trentaine de membres du Bureau Exécutif par le gouverneur de la région de l’Adamaoua.
Comme activités, l’AFDAAC se déploie sur neuf chantiers avec pour dénominateur commun la lutte contre la pauvreté.
Il y a tout d’abord le volet action sociale avec pour ambition de créer au finish un village SOS à l’image des villages africains d’antan où cohabitaient harmonieusement les enfants, les jeunes, les adultes et les personnes âgées. Pour l’heure, c’est le plus grand projet de l’AFDAAC qui est d’ailleurs à la recherche des partenaires pour sa réalisation. Il y a ensuite le volet projets et Activités Génératrices de Revenus (AGR) avec l’appui d’un GIC pilote qui pourra plus tard devenir une véritable unité de transformation pour les producteurs et agriculteurs qui perdent plus de la moitié de leur récolte chaque année.
Comme troisième volet, l’AFDAAC s’occupe du financement des projets avec l’appui de deux tontines (La tontine Dynamique qui permet de résoudre les problèmes quotidiens et la tontine FONDIDEV (fonds d’investissement et de développement) qui, bloquée pendant six mois ou un an permet de financer les projets et les AGR. A l’heure actuelle, c’est le volet dans lequel l’AFDAAC connait le plus grand succès pour la simple raison qu’il intéresse les couches les plus défavorisées, surtout ceux qui sont délaissés par les structures financières classiques.
Comme quatrième volet, la formation et l’auto emploi qui aide ses membres à apprendre de petits métiers qui permettent de mettre sur pied des AGR et de créer aussi leur propre emploi. C’est pourquoi ils suivent des cours d’alphabétisation et de gestion, des ateliers de fabrication du savon, de la vaseline, de l’amidon etc. Ce volet permet également de placer ceux qui désirent changer leurs conditions de vie dans des ateliers de menuiserie, de couture et de tricotage. L’AFDAAC forme aussi les Animatrices Communautaires selon ses besoins et les déploient sur le terrain pour encadrer sa population cible.
Le cinquième volet quant à lui s’intéresse à la protection de l’environnement par la création des AGR qui prennent en compte la protection de la nature.

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Le sixième volet qui a trait à la culture générale et à la bibliothèque a la charge de penser le projet d’installation d’une bibliothèque AFDAAC et d’organiser des jeux concours à l’intention de la jeunesse, scolarisée ou non pour valoriser les connaissances générales. Pour une saine émulation au sein de l’AFDAAC, La santé, le sport et les loisirs communautaires sont également pris en compte dans son septième volet d’intervention. Dans ce volet, des causeries éducatives sur la prévention de certaines maladies et la redécouverte de notre pharmacopée. Et pour se divertir des excursions et des rencontres sportives et autres activités récréatives sont régulièrement organisées.
Le huitième volet qui prend en compte la culture et l’artisanat a pour ambition de valoriser les potentialités et le riche patrimoine culturel et artisanal africain en général et camerounais en particulier. A l’occasion de la Journée Internationale de la Femme (JIF), l’AFDAAC organise généralement une soirée culturelle au cours de laquelle est élue une Miss JIF AFDAAC. Pour couronner le tout et faire savoir au grand public ce qu’elle fait, l’AFDAAC dispose comme neuvième et dernier point, le volet information avec son journal dénommé «La Chrysalide» et un site Internet qui peut être consulté aux références www.afdaac-lfd.com . Pour mener à bien toutes ces activités, l’AFDAAC contrairement aux autres associations, a une organisation tout à fait originale. Il y a d’un côté des organes constitués uniquement de femmes comme l’Assemblée Générale, le Conseil Directif Suprême, le Bureau Exécutif et les Cellules d’Exécution des Activités. Pour la simple raison que « les femmes sont de très bonnes gestionnaires », soutient Mme DJEUMAKO, présidente de cette association.
De l’autre côté, il y a des organes mixtes – la vie étant nécessairement faite de complémentarité – qui sont regroupés sous le Réseau de Solidarité de Réflexion et d’action des Partenaires (RESORAP) de l’AFDAAC. Avec près de 500 membres aujourd’hui qui se recrutent dans toutes les couches sociales, l’AFDAAC comme son nom l’indique, ambitionne de devenir une ONG internationale avec pour cheval de bataille, la lutte contre la pauvreté avec des antennes installées dans toutes les capitales africaines. Un programme somme toute très ambitieux qui nécessite le soutien des bailleurs de fonds et des âmes de bonne volonté pour sa réalisation.
